NETTALI.COM- Invité de l’émémission Jury du dimanche, Me Ibrahima Diaw s’est prononcé sur la grève des travailleurs de la justice. Selon l’avocat à la Cour, l’Etat peut réquisitionner des agents pour faire exercer le service minimum mais, dit-il, ses réquisitions doivent être motivées et limitées dans le temps.

Face à la persistance de la grève dans le secteur de la Justice, le ministre de tutelle a pris une lettre circulaire pour demander des réquisitions d'agents afin d’assurer le service minimum. Cependant cette mesure contestée par les syndicalistes comporte des limites d'après Me Ibrahima Diaw, invité de l’émission JDD. « Quand il y a un mouvement de grève, l'État peut réquisitionner des gens pour faire exercer le service minimum, mais ces réquisitions doivent être motivées et limitées dans le temps. Parce que si on ne motive pas une réquisition et si on ne la limite pas, on va à l'encontre droit de grève », a soutenu l’avocat à la cour et président de l’Union pour le développement.

Poursuivant, il ajoute : « il y a des pays où ce droit de réquisition de l’Etat n’existe pas. Dans les conventions internationales, on a dit que si des gens vont en grève, on ne doit pas les réquisitionner pour leur dire venez travailler. Et la loi, au niveau social, protège toujours le travailleur. Mais ces réquisitions, conformément à la loi sénégalaise, elles sont normales. On choisit des personnes, on leur dit qu’il y a la grève, mais vous, vous ne pouvez pas parce que le service doit y avoir un minimum de fonctionnalité ».

Selon lui, si rien n'est fait, cette grève aura des répercussions considérables d’où son cri du cœur . « Je dis que c’est extrêmement grave si on ne trouve pas de solution. C’est la raison pour laquelle j’appelle l’Etat et les syndicats des travailleurs de la justice à trouver une solution. Parce qu’actuellement les gens sont bloqués. Actuellement, la question qui est posée, c’est qu’il y a un problème de reclassement de B1 à A2. Il y a aussi le problème des intermédiaires de grève. Maintenant, il y avait un protocole qui a été signé. Tout le problème qui se pose, c’est qu’il y a des juristes qui sont au niveau du ministère de la fonction publique qui disent que ce protocole n’est pas conforme à la loi. En tout cas, il y a un problème d’application de ce protocole. Mais les gens doivent s’asseoir au tour d’une table et discuter. Encore une fois, j’appelle vraiment les  acteurs à discuter », y a dit-il.

S’exprimant sur la situation des prisons au Sénégal, il note qu’il une amélioration. « J'estime qu’il y a une certaine amélioration. En tout cas, de l’avis même des clients que je rencontre. Parce qu’aujourd’hui, même on permet aux détenus de téléphoner à partir de la prison. Pour parler avec ses parents. Avant, cela n’existait pas. Maintenant, je dis que  c'est suffisant satisfaisant mais je pense que dans les assises de la justice, des recommandations ont été données pour construire une nouvelle maison d’arrêt ».