NETTALI.COM- À Joal, l’horreur a pris le visage de l’inhumain. Deux enfants talibés de 9 et 10 ans ont été retrouvés enchaînés dans un enclos à moutons, affamés et livrés à eux-mêmes. Leur maître coranique, Gora F., a été arrêté puis déféré au parquet de Mbour pour maltraitance sur mineurs.

Un appel anonyme a mis fin à un calvaire insoutenable pour deux jeunes garçons à Joal. Ce signalement a conduit les gendarmes à une scène de maltraitance qui choque par sa cruauté.

À leur arrivée sur les lieux, les gendarmes, alertés par un coup de fil anonyme découvrent deux enfants enchaînés dans un enclos servant à garder des moutons. Les petits garçons, âgés de 9 et 10 ans, sont amaigris, apeurés et visiblement affaiblis par des privations prolongées. Leur quotidien se résume à des chaînes, des coups, un seul repas par jour, et parfois… des restes d’aliments destinés aux bêtes.

Les autorités sanitaires locales n’ont pas tardé à intervenir. Les deux enfants ont été évacués et pris en charge par les services pédiatriques du centre de santé de Joal. L’état de santé des victimes témoigne d’une longue période de négligence et de sévices.

Interrogé par les enquêteurs, le maître coranique Gora F. a reconnu les faits, se justifiant en déclarant qu’il voulait "corriger" les enfants qui avaient tenté de fuguer. Une version vite battue en brèche par les victimes. Selon leurs témoignages, les violences sont liées à leur incapacité à verser quotidiennement la somme de 300 francs CFA exigée par leur bourreau. En guise de punition, ils auraient été ligotés, affamés et enfermés avec les animaux.

Selon le journal L'Observateur, le mis en cause a été placé en garde à vue avant d’être présenté, ce jeudi, au parquet de Mbour. Il sera poursuivi pour maltraitance sur mineurs.

Cette affaire suscite une vague d’indignation dans la commune de Joal et bien au-delà. Elle relance le débat sur la protection des enfants talibés et les conditions de vie indignes dans lesquelles certains vivent dans des daaras. Une situation qui, malgré les alertes répétées de la société civile, semble se répéter sans que des mesures fortes et systématiques soient prises.