NETTALI.COM - Après plusieurs jours de garde à vue rythmée notamment par des retours de parquet, Badara Gadiaga vient d'être placé sous mandat de dépôt. Et ce sont de lourdes charges qui sont retenues contre lui. 

Convoqué le 9 juillet dernier à la Division spéciale de la cybersécurité, Badara Gadiaga a passé plusieurs jours en garde à vue. Et c'est finalement ce lundi 14 juillet 2025 qu'il a pu faire face au doyen des juges d'instruction. Comme requis par le procureur de la République, le chroniqueur vient d'être placé sous mandat de dépôt par le juge. De lourdes charges sont retenues contre lui. Il s'agit notamment des chefs de "diffusion de fausses nouvelles", de "discours contraires aux bonnes mœurs", d'"offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du chef de l’Etat", mais aussi "réception, sollicitation ou acceptations de dons, présents ou  subsides en vue de mener une propagande susceptible de compromettre la sécurité de l'Etat". Suffisant pour mettre en colère ses avocats.

"Nous venons avec beaucoup de sidération, une très grande émotion, vous annoncer que M. Badara Gadiaga, à la suite de l'enquête ouverte à la Division spéciale de la cybersécurité sur réquisitoire du procureur de la République, vient d'être inculpé et placé sous mandat de dépôt", rapporte Me El hadji Oumar Youm. Qui poursuit : "Nous dénonçons, avec la plus grande fermeté, cette démarche du parquet qui manque à la fois de rigueur morale et de rigueur professionnelle. Nous estimons que le parquet est ici pour protéger les droits et les libertés des citoyens, veiller sur les valeurs de la République, mais aussi travailler, en intelligence dans la droite ligne du code de procédure pénale et du code pénale, à  éviter des artifices innommables tendant à mettre en péril les libertés des citoyens."

L'avocat estime en fait que "le parquet sort de son périmètre légal pour entrer dans un périmètre illégal, cynique, injuste afin de museler des hommes politiques, chroniqueurs, etc."  "C'est une honte pour notre démocratie", tonne Me El hadji Oumar Youm. Il interpelle les acteurs de la Justice, notamment le bâtonnier de l'Ordre des avocats, sur les "agissements du parquet".

L'avocat de Badara Gadiaga a toutefois tenu à remercier le doyen des juges pour l'accueil et la courtoisie avec laquelle il a auditionné leur client.

Il faut signaler aussi que vu la gravité des charges, le dossier de Badara Gadiaga est envoyé en instruction. Autrement dit, le juge a six mois pour approfondir son enquête.