NETTALI.COM- Face aux défis récurrents dans le secteur universitaire, le Chef de l’État appelle à des mesures urgentes pour assurer la stabilité sociale et la continuité académique. L’objectif est clair : faire de l’enseignement supérieur un levier central pour le développement du Sénégal.

L’Enseignement supérieur, la Recherche et l’Innovation sont désormais au premier rang des priorités de l’État. C’est ce qu’a réaffirmé le président Bassirou Diomaye Faye, ce mercredi 25 juin 2025, en Conseil des ministres. Selon le communiqué officiel, le Chef de l’État a rappelé « la place fondamentale de l’enseignement supérieur dans l’Agenda national de Transformation », en insistant sur sa portée stratégique pour « la valorisation du capital humain national et la transformation systémique durable du Sénégal ».

Face aux tensions sociales et aux perturbations qui affectent régulièrement le fonctionnement des universités publiques, le Président a invité le gouvernement à agir vite. Il a exigé « des dispositions préventives adéquates, en liaison avec toutes les parties prenantes, afin d’assurer la continuité académique et la stabilité sociale » dans les établissements d’enseignement supérieur.

Dans cette perspective, cinq axes de réforme sont jugés prioritaires. D’abord, « la maîtrise du calendrier universitaire au regard du respect des prescriptions du système LMD », afin d’éviter les années blanches ou prolongées.

Ensuite, l’accent est mis sur « le développement fonctionnel de la carte universitaire avec une reprise en main et une réception dans les délais des infrastructures dans les régions », notamment dans le cadre de la décentralisation des universités.

Le Président a aussi insisté sur « la bonne gestion des orientations des futurs bacheliers », une étape cruciale pour prévenir les surcharges dans certaines filières et universités.

Le volet budgétaire n’est pas en reste. Pour lui, il faut assurer « une évaluation rigoureuse des ressources et charges des universités, établissements d’enseignement supérieur et Centres des Œuvres sociales universitaires ».

Enfin, le recrutement d’enseignants et de personnels administratifs, techniques et de service devra être « planifié en concertation avec les recteurs » pour répondre aux besoins croissants du secteur.

Le renforcement de la gouvernance financière constitue un autre point d’attention majeur. Le Chef de l’État a donné des instructions claires au ministre de l’Enseignement supérieur et au ministre des Finances pour « veiller au renforcement systématique de la gouvernance financière des universités publiques et des Centres des Œuvres sociales universitaires ».

Autre volet important : la collaboration avec le secteur privé. Le Président a demandé l’ouverture de « concertations spécifiques avec les acteurs de l’enseignement supérieur privé ». L’ objectif est de bâtir un modèle d’enseignement « intégré, performant, plus professionnalisant et mieux à même de porter l’Agenda national de Transformation ».

Toutes ces mesures s’inscrivent dans le cadre de l’Agenda national de Transformation de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANTESRI). Les recommandations issues de ce processus de réforme feront, selon le Président, « l’objet d’une attention particulière ».

Avec ce recentrage stratégique, le pouvoir exécutif semble déterminé à sortir l’université publique sénégalaise de la crise structurelle qui l’entrave depuis plusieurs années, et à impulser une nouvelle dynamique fondée sur l’efficience, la gouvernance et la qualité de l’enseignement.