NETTALI.COM - Incarcérée depuis le 21 mai dernier pour détournement présumé de deniers publics, l’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Sophie Gladima, a sollicité ce mercredi la main levée de son mandat de dépôt et sa mise en liberté provisoire. Ses avocats contestent son implication et pointent des irrégularités dans la procédure.
Sophie Gladima et ses avocats passent à l’offensive. Les conseils de l’ancienne ministre des Mines et de la Géologie ont déposé ce mercredi 18 juin une demande de main levée de mandat de dépôt et de mise en liberté provisoire auprès de la Haute Cour de justice. Cette démarche intervient une semaine après l’audition de la maire de Joal par la commission d’instruction de la juridiction spéciale.
Pour rappel, Sophie Gladima a été placée sous mandat de dépôt le 21 mai dernier, poursuivie pour détournement de deniers publics portant sur un montant de 73 millions de francs CFA. Ces fonds, issus du dispositif Force Covid-19, étaient destinés à la construction d’un centre gravimétrique à Kédougou, censé accompagner les orpailleurs affectés par la pandémie. Une infrastructure qui n’a jamais été réalisée, alors que l’entreprise adjudicataire aurait perçu les fonds.
Dans leur mémoire de 11 pages, les avocats de l’ancienne ministre contestent vigoureusement son implication. Ils soulignent qu’aucune mise en cause directe de leur cliente n’apparaît dans le rapport de la Cour des comptes. Selon eux, Sophie Gladima s’était limitée à approuver les contrats dans le cadre de ce marché, sans intervenir dans la chaîne de vérification ni dans l’exécution des paiements, qui relèvent d’autres services compétents.
Les conseils de la maire de Joal dénoncent également une « grave erreur » de la Cour des comptes, qu’ils accusent d’avoir fondé ses accusations sur des textes réglementaires abrogés au moment de la rédaction du rapport. Ils rappellent en effet que les articles 89 et 101 du décret portant Règlement général sur la comptabilité publique avaient été remplacés depuis avril 2020 par le décret 2020-987.
La balle est désormais dans le camp de la Haute Cour de justice, qui devra statuer sur cette demande de mise en liberté provisoire dans les prochains jours.