NETTALI.COM - Déféré ce mercredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour « offense au chef de l’État », Moustapha Diakhaté a fustigé la procédure à son encontre et défendu la liberté d’expression citoyenne. Le délibéré est attendu le 2 juillet prochain.

L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY), Moustapha Diakhaté, a comparu ce mercredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Il est poursuivi pour des propos jugés offensants envers le chef de l’État. Face au juge, l’ancien député n’a pas mâché ses mots. « Quand l’enquêteur avait commencé à m’interroger, j’avais honte parce que je pensais qu’on allait me poursuivre pour des faits plus sérieux », a-t-il lancé à la barre.

Moustapha Diakhaté en a profité pour dénoncer ce qu’il considère comme une justice à deux vitesses. Il a notamment interpellé le ministère public sur l’absence de poursuites à l’encontre d’Ousmane Sonko, qui avait qualifié le président Bassirou Diomaye Faye de « Serigne Ngoundou », un sobriquet à la connotation péjorative. « C'est l’insulte la plus grave qu’il ait entendue depuis qu’il est élu président. Tout le monde connaît la signification de ce terme », a-t-il souligné.

Le procès, tenu ce mercredi, a été mis en délibéré jusqu’au 2 juillet prochain. Mais avant même le verdict, Moustapha Diakhaté a tenu à réaffirmer sa position dans un communiqué publié dans la foulée de l’audience. Il y réaffirme son attachement aux principes républicains et son refus de se laisser intimider par les poursuites judiciaires qu’il qualifie de manœuvre politique. « Il n’y a pas de forêt sacrée pour la critique citoyenne en démocratie », a-t-il déclaré.

Dans un ton de défi, il a demandé à ses avocats de ne pas solliciter de liberté provisoire. « S’il faut rester une éternité dans ma prison, je le ferai, et je resterai toujours droit dans mes bottes », a-t-il insisté, avant de conclure par un solennel « Vive la République ! Vive le Sénégal ! ».

Le dossier reste désormais suspendu à la décision que rendra le tribunal dans les prochains jours.