NETTALI.COM - La Conférence des leaders de la Coalition pour la démocratie et la souveraineté (CDS) a réagi à l’arrestation et au placement sous mandat de dépôt de l’ancien parlementaire et président du mouvement Manko Taxawu Sunu Reew, Moustapha Diakhaté. Il s’agit, tel que mentionné dans un communiqué reçu, le lundi 16 juin, à “Nettali.com”, de la deuxième incarcération de l’opposant pour “offense au chef de l’État”. L’utilisation du terme “gougnafiers” à l’endroit d’autorités accusées d’avoir bafoué les normes protocolaires de la République, est la cause de son arrestation.
Pour la CDS, le recours à une telle mesure d’emprisonnement pour un mot jugé déplacé, traduit une atteinte grave à la liberté d’expression, dans un pays pourtant reconnu pour sa tradition démocratique.
Le collectif rappelle que les dirigeants actuels, membres du parti Pastef, avaient eux-mêmes usé d’un langage virulent pendant plus d’une décennie contre les tenants du pouvoir d’alors. Pis encore, le Premier ministre Ousmane Sonko, selon la CDS, avait publiquement qualifié l’article 80 du Code pénal (aujourd’hui invoqué) de “hérésie juridique” et plaidé pour sa suppression.
“Celui qui est allergique à la critique ne doit même pas diriger une famille ou un parti, a fortiori un État”, avait-il déclaré à l’époque. La CDS dénonce ce qu’elle considère comme une “incarcération arbitraire” et exige la libération immédiate de Moustapha Diakhaté. Elle qualifie cette arrestation de mesure “inqualifiable de légèreté et de cynisme”, contraire aux engagements de respect des libertés fondamentales.
Dans son communiqué, la coalition accuse le régime en place d’autoritarisme croissant, de reniement politique et de mener une répression systématique contre les voix critiques, qu’elles soient politiques, médiatiques ou issues de la société civile.
Elle évoque notamment le “lourd tribut payé par la presse” dans ce contexte de tensions politiques. Face à ce qu’elle qualifie de “brutalité d’un régime antidémocratique”, la CDS lance un appel à toutes les forces démocratiques pour former un front uni, capable de défendre efficacement les acquis de la République, aujourd’hui, selon elle, menacés. “Il est urgent de dresser un bloc robuste en défense de la démocratie”, conclut le communiqué, qui appelle à la solidarité avec toutes les personnes détenues pour délit d’opinion.