NETTALI.COM - Après plusieurs semaines d’interpellations de la société civile et des observateurs économiques, le ministère des Finances et du Budget a enfin rompu le silence pour expliquer les raisons du retard dans la publication des Rapports Trimestriels d’Exécution Budgétaire (RTEB).

Dans un communiqué rendu public ce mardi, le ministre Cheikh Diba a rappelé que ces rapports, exigés par la loi organique relative aux lois de finances et le Code de transparence dans la gestion des finances publiques, sont des « outils essentiels de redevabilité et d’information à l’intention des citoyens, des parlementaires et des partenaires techniques et financiers ».

Des données à fiabiliser avant publication

Le ministre a annoncé que la publication des rapports du 4ᵉ trimestre 2024 et du 1ᵉʳ trimestre 2025 est différée afin de garantir la sincérité et la fiabilité des données budgétaires. Cette décision intervient dans un contexte marqué par les révélations de la Cour des comptes, qui a relevé des irrégularités dans la gestion budgétaire des exercices précédents.

En réponse, les services du ministère ont lancé un audit interne pour recenser précisément le montant et la nature des dépenses extrabudgétaires exécutées, notamment pour le début de l’exercice 2024. L’objectif est de les intégrer de manière rigoureuse dans le Tableau des Opérations Financières de l’État (TOFE) et dans les rapports d’exécution.

Une réforme profonde de la gestion budgétaire

Au-delà de ce correctif ponctuel, le ministère a annoncé l’adoption d’une réforme majeure : désormais, « les dépenses extrabudgétaires des années antérieures ne seront plus reportées sur le budget des exercices à venir ». Elles seront constatées dans le budget de l’année où elles ont effectivement été engagées, en conformité avec les standards internationaux de transparence.

Cette révision marque, selon Cheikh Diba, « l’engagement du gouvernement à rétablir une orthodoxie budgétaire et à garantir la sincérité des finances publiques ».

Vers un assainissement progressif des finances publiques

Le ministère précise que ce travail de recensement et de reclassification des dépenses s’inscrit dans une stratégie d’assainissement progressif des finances publiques et de régularisation des engagements antérieurs. Il vise également à soutenir la relance économique nationale, en sécurisant l’environnement financier et budgétaire.

Le gouvernement promet de finaliser cet exercice dans les meilleurs délais afin de publier des rapports conformes et crédibles. « Ce travail a nécessité un délai supplémentaire, justifiant ainsi le report des RTEB », conclut le communiqué.