NETTALI.COM - L’ancien député et président du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo, a lancé une alerte sur la gestion de certains fonds publics liés à un programme méconnu du grand public : le Programme de défense des intérêts économiques et sécuritaires du Sénégal (PDIES). Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, il appelle à faire toute la lumière sur des comptes de dépôt liés à ce programme et à une entité appelée Cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programmes (CAP).
C’est à la suite d’une intervention du député Sanou Dione que l’ex-parlementaire est monté au créneau. Ce dernier s’était interrogé, à la lumière du récent rapport de la Cour des Comptes, sur l’existence de comptes dénommés « Cap/Gouvernement » et sur leurs éventuelles connexions avec le PDIES.
Mamadou Lamine Diallo appuie :
« L’honorable Sanou Dione s’est interrogé, à la suite du rapport de la Cour des Comptes consacré aux finances publiques, sur les liens entre le ou les comptes de dépôt ‘Cap/Gouvernement’ et le programme de défense des intérêts économiques et sécuritaires du Sénégal (PDIES). Il a parfaitement raison de le faire. L’Assemblée nationale n’a jamais été informée de ce programme ou d’une cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programmes (CAP), soutenue semble-t-il un moment par le PNUD en 2012 ».
Le leader du mouvement Tekki insiste sur le flou entourant ce mécanisme de financement et le manque de transparence institutionnelle : « Ce que nous savons par contre, c’est que le PNUD a soutenu le PUDC. Tout cela est sans doute lié au fameux décret, fut-il secret, 2017-74 du 12 janvier 2017, introuvable au journal officiel ».
Ce décret, dont l’existence est évoquée mais non publiée officiellement, constituerait, selon lui, un nœud central dans cette affaire. Pour Mamadou Lamine Diallo, il est impératif que l’Assemblée nationale, les institutions de contrôle, mais aussi les nouvelles figures de l’opposition, prennent leurs responsabilités : « L’ancien régime ou les nouvelles oppositions doivent tirer cette affaire du PDIES et de la CAP au clair. 1647 milliards sont en jeu ! »
Un chiffre impressionnant qui, s’il est avéré, soulève de sérieuses préoccupations sur l’utilisation et la traçabilité des ressources publiques, dans un contexte où la gouvernance financière et la reddition de comptes sont des sujets de plus en plus scrutés par la société civile.
Cette affaire s’ajoute à une série d’interrogations plus larges sur les dépenses extrabudgétaires, les comptes spéciaux de dépôt et les financements parallèles aux circuits traditionnels de l’État.
Mamadou Lamine Diallo, fidèle à sa ligne critique, relance ainsi le débat sur la transparence budgétaire au Sénégal, à l’heure où les citoyens réclament plus de clarté et de redevabilité dans la gestion des finances publiques.