NETTALI.COM - Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a tenu à clarifier la position de son gouvernement sur la fiscalité des entreprises opérant au Sénégal, alors que plusieurs audits et procédures de redressement fiscal secouent actuellement le paysage économique national.

Interpellé jeudi à Dakar par une journaliste sur le climat des affaires, le chef du gouvernement a rejeté toute idée de pression fiscale excessive envers les entreprises locales et étrangères.

« Le Sénégal n’applique pas une fiscalité plus contraignante qu’ailleurs dans le monde », a-t-il affirmé, balayant les inquiétudes qui agitent certains milieux d’affaires depuis le lancement de plusieurs enquêtes fiscales dans des secteurs stratégiques.

Selon le Premier ministre, le pays s’est engagé dans un processus de normalisation fiscale qui s’inscrit dans les standards internationaux. « Nous ne sommes pas un paradis fiscal. Nous ne sommes pas non plus un pays qui surtaxe. Nous avons une fiscalité normée, normale, qui s’applique de façon uniforme, qu’on soit Sénégalais, Japonais, Congolais ou Allemand », a-t-il martelé.

Ousmane Sonko estime que l’époque où des investisseurs pouvaient engranger des profits considérables au Sénégal sans s’acquitter de leurs obligations fiscales appartient au passé. « Cela a été facilité par des complicités internes et des manquements administratifs et politiques. C’est révolu », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a profité de l’occasion pour rappeler les vastes réformes engagées par son gouvernement. « Nous sommes en train de réformer tous les codes : le code des investissements, le code minier, le code pétrolier, le code des impôts, le code des douanes. L’objectif est de les rendre attractifs sans pour autant être permissifs », a-t-il expliqué.

Ousmane Sonko a également insisté sur l’engagement du gouvernement à garantir la sécurité de l’investissement au Sénégal, qu’elle soit juridique, administrative ou physique. « Notre responsabilité est d’offrir aux investisseurs un cadre sécurisé, mais nous attendons en retour qu’ils respectent les lois et créent de la valeur localement », a-t-il ajouté.

Sur un ton ferme, le chef du gouvernement a adressé un avertissement clair aux entreprises tentées de contourner les règles ou d’importer massivement de la main-d’œuvre étrangère : « Le chantage de l’investissement contre l’aveuglement fiscal ne marchera pas au Sénégal. Ceux qui pensent pouvoir continuer à pomper nos ressources sans respecter nos lois se trompent », a-t-il prévenu.

Le message est sans ambiguïté : le Sénégal veut rester une destination attractive pour les investisseurs, mais dans le respect strict des règles fiscales et sociales en vigueur.