NETTALICOM - .Jugés ce mardi 27 mai devant le tribunal de Pikine/Guédiawaye, neuf policiers sénégalais, accusés d’avoir dérobé 200 millions de francs CFA à deux commerçants maliens sous couvert d’une opération antidrogue, ont été reconnus coupables de vol en réunion, abus d’autorité et association de malfaiteurs. Ils écopent de deux ans de prison ferme et devront verser 300 millions de francs CFA de dommages.

Le tribunal de Pikine/Guédiawaye a rendu son verdict dans une affaire qui a secoué les rangs de la police nationale et l’opinion publique. Neuf policiers ont été condamnés à deux ans de prison ferme pour vol en réunion, abus d’autorité et association de malfaiteurs. Ils devront également verser, solidairement, la somme de 300 millions de francs CFA aux deux commerçants maliens qu’ils avaient dépouillés.

Les faits remontent à juillet 2024. Se présentant comme engagés dans une opération antidrogue, les agents de police, conduits par Abdoulaye Diaw alias « Baye Fall », avaient intercepté deux commerçants maliens en possession de 650 millions de francs CFA. Les victimes sont alors conduites dans un lieu discret où les policiers tentent, toute la nuit durant, de négocier leur libération contre une partie de la somme transportée. Face au refus des commerçants, ces derniers sont accusés de blanchiment de capitaux et conduits au commissariat.

Mais c’est lors du comptage de l’argent que les commerçants constatent un manque de 200 millions de francs CFA. L’affaire aurait pu s’arrêter là si des images de vidéosurveillance n’étaient venues trahir les policiers. Ces vidéos les montrent transportant des sacs remplis de billets de banque autres que ceux officiellement enregistrés.

Mis en cause, les policiers ont nié en bloc les faits, sans convaincre ni le parquet, qui avait requis trois ans de prison, ni le juge, qui a finalement tranché pour deux ans ferme. Les commerçants, blanchis par l’enquête, ont été relaxés.

Un dossier qui rappelle l’impératif de probité dans les forces de sécurité, d’autant plus dans un contexte où les relations entre citoyens et forces de l’ordre sont parfois fragilisées par des abus de ce type.