NETTALI.COM - Après quelques mois à la tête du département pour l’efficacité gouvernementale (DOGE), Elon Musk a officialisé, ce mercredi, son départ du gouvernement de Donald Trump. L’homme d’affaires sud-africain quitte ses fonctions sur fond de désaccord budgétaire et de critiques ouvertes envers le président américain.

Nommé par Donald Trump pour piloter la réduction des dépenses publiques et la suppression d’agences fédérales jugées inutiles, Musk avait entrepris un vaste programme de réformes, se targuant d’avoir permis 160 milliards de dollars d’économies. Un chiffre toutefois bien en deçà des 2000 milliards initialement visés.

Mais c’est l’examen au Congrès d’une nouvelle loi budgétaire, défendue par Donald Trump, qui a précipité la rupture. Cette "grande et belle loi budgétaire", censée prolonger des mesures fiscales populaires issues du premier mandat Trump, provoquerait, selon une agence parlementaire indépendante, une hausse du déficit fédéral de 3800 milliards de dollars sur la prochaine décennie.

Dans une interview accordée mardi à plusieurs médias américains, dont Le Parisien et le Washington Post, Elon Musk n’a pas mâché ses mots. « J'ai été déçu de voir ce projet de loi de dépenses massives, franchement, qui augmente le déficit au lieu de le réduire et compromet le travail de l'équipe DOGE », a-t-il déploré, ajoutant : « La bureaucratie fédérale est bien pire que ce que je pensais. C’est un véritable parcours du combattant pour essayer d’améliorer les choses à Washington. »

Contraint par le Congrès à se plier à des exigences accrues de transparence, Musk a décidé de se retirer pour se recentrer sur ses activités industrielles, notamment chez Tesla et SpaceX. Il a toutefois précisé qu’il continuerait à collaborer avec le DOGE sur la modernisation des systèmes informatiques fédéraux, délaissant la mission initiale de réduction d’effectifs.

Ce départ marque un revers pour le gouvernement Trump, qui comptait sur la réputation de gestionnaire audacieux de Musk pour légitimer ses réformes structurelles. Reste à voir si cette défection aura un impact sur l’adoption de la loi budgétaire controversée, alors que les débats s’intensifient au Congrès.