NETTALI.COM - Le dialogue national politique s’est ouvert ce mercredi 28 mai 2025 à Diamniadio. Dans son allocution, Amadou Ba, ancien Premier ministre et leader du mouvement « Nouvelle Responsabilité », a plaidé mercredi à Diamniadio pour l’instauration d’un pacte national de pacification politique basé sur la libération de ceux qu’il considère comme des détenus politiques, l’indépendance des médias et une justice impartiale.
Leader du mouvement « Nouvelle Responsabilité », l’ancien Premier ministre a salué la tenue du dialogue national sur le système politique et a expliqué les raisons de sa participation.
« Nous, opposition républicaine, y prenons part, non pas par naïveté, mais par fidélité à nos principes, par foi en l’avenir et par amour à notre patrie», a justifié Amadou Bâ.
Il juge que ce dialogue est devenu nécessaire en raison « du climat tendu, des arrestations et des restrictions des libertés favorisant un contexte difficile». C’est pourquoi, dit-il, « refuser de dialoguer, c’est entretenir l’impasse ; y prendre part, c’est assumer sa part de responsabilité devant la nation », a déclaré Amadou Bâ en soulignant que ces concertations constituent un enjeu crucial pour l’avenir du pays.
Abordant le premier axe articulé autour des libertés publiques, il s’est interrogé : « que vaut une démocratie où on arrête des opposants, où des journalistes et des chroniqueurs sont convoqués, parfois détenus pour avoir fait leur travail ?».
C’est dans ce sens que l’opposant préconise la mise en place d’un « pacte national de pacification politique fondé sur la libération des détenus politique, l’indépendance des médias et des procédures judiciaires perçues comme justes et impartiales ».
Amadou Bâ estime également que le statut du l’opposition soit une réalité. Il plaide pour pour le renforcement des moyens et de l’indépendance de de la Commission électorale nationale autonome.
Et sur l’inscription automatique des jeunes majeurs sur le fichier électoral, il considère qu’une telle réforme aux implications profondes, doit faire l’objet d’un consensus fort.
Dans le même ordre d’idées, Amadou Ba plaide pour l’introduction de la proportionnelle dans l’élection des députés ou d’un second tour dans le scrutin majoritaire. En fin, il prône une réforme de la Haute Cour de Justice pour garantir l’impartialité.
Abordant la question sensible de la reddition des comptes, Amadou Ba a dénoncé un cycle répétitif de scandales et d’oubli : « Aujourd’hui, nous traversons une séquence marquée par des révélations : audits publiés, erreurs exposées, pratiques dénoncées. L’histoire récente nous montre que ces vagues émotionnelles sont cycliques : à chaque alternance, les mêmes scandales, les mêmes sanctions, puis l’oubli. Et on recommence »
Pour lui, le dialogue national doit être une opportunité pour rompre avec ces logiques d’impunité et bâtir des institutions plus solides et durables.