NETTALI.COM - Alors que la question des visas anime le débat public au Sénégal, l’ambassadeur de l’Union européenne à Dakar, Jean-Marc Pisani, a apporté des précisions sur le sujet dans un entretien accordé au journal Le Soleil. Il a notamment réagi aux déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko sur la réciprocité des visas et livré des chiffres sur l’évolution des titres de séjour et des visas accordés aux Sénégalais.

Le débat autour des visas refait surface au Sénégal depuis les propos du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a récemment exprimé sa volonté d’appliquer le principe de réciprocité dans ce domaine. Interpellé sur cette question sensible, Jean-Marc Pisani, ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, a tenu à apporter des précisions et à corriger certaines idées reçues.

Dans un entretien publié ce samedi par le quotidien national Le Soleil, le diplomate européen a affirmé que le sujet est pris au sérieux par les autorités européennes.

« C’est une question que nous prenons sérieusement au niveau européen », a-t-il déclaré.

Pour illustrer ses propos, Jean-Marc Pisani a évoqué des chiffres qu’il juge révélateurs d’une réalité souvent méconnue.

« Entre 2008 et 2023, le nombre de Sénégalais bénéficiant d’un titre de séjour dans l’espace européen est passé de 150 000 à plus de 300 000 », a-t-il indiqué.

S’agissant des visas de court séjour (Schengen), il a précisé que le nombre de visas accordés a doublé entre 2021 et 2023, une hausse notable qui, selon lui, témoigne de la volonté des pays européens d’accueillir davantage de ressortissants sénégalais en situation régulière.

Clarification sur les coûts et les perceptions

Autre point de friction : le coût des visas. À ce sujet, le diplomate a tenu à rappeler que les frais sont encadrés par le Code des visas Schengen et restent, selon lui, inférieurs à ceux pratiqués par plusieurs autres pays hors espace Schengen.

Il a aussi pointé du doigt le rôle néfaste de certains intermédiaires non officiels, appelés localement officines, qui compliquent et renchérissent les démarches pour les demandeurs :

« Cette perception d’un coût élevé peut être liée à l’intervention d’intermédiaires non officiels qui n’ont aucun rôle dans la procédure officielle. »

Vers des procédures plus transparentes

Pour apaiser les tensions et améliorer la fluidité des démarches, l’Union européenne dit vouloir travailler étroitement avec les autorités sénégalaises afin de rendre les procédures plus claires et accessibles pour les citoyens.

« Notre volonté est, bien sûr, de rendre la situation la plus transparente et fluide possible, au bénéfice de tous », a conclu Jean-Marc Pisani.

Ce dialogue reste ouvert dans un contexte où la question migratoire et l’accès aux visas restent des sujets particulièrement sensibles dans les relations entre le Sénégal et ses partenaires européens.