NETTALI.COM - Des scènes manifestes d'impudeur à Ziguinchor dans une école publique, qui l'aurait cru ? C'est en tout cas à de véritables dérapages que l'on a assisté lors d'un Fosco, au cours duquel, des apprenantes avec des tenues graveleuses, le tout assorti d'une danse des plus provocatrices, ont fait preuve d'une grande impudeur qui défie la décence. Des images qui continuent de faire le tour des réseaux et qui ont suscité pas mal de commentaires. Mais jusqu'ici, c'est silence radio du côté du ministère de l'Éducation nationale.

Les semaines culturelles communément appelées Fosco, étaient des moments de détente et d'échanges pour les collégiens ou lycéens. L'on rangeait cahiers, livres et stylos pendant ces instants de loisir. Une merveilleuse occasion pour l'école de joindre l'utile à l'agréable. Mais dernièrement, le plaisir est poussé un peu trop loin. L'aspect folklorique est dévoyé et la perversion par le biais de scènes de plus en plus impudiques, prend le dessus sur l'aspect festif qui devait être normalement fait de gaieté et de pudeur.

Le silence assourdissant du Men

Alors que le tollé continue d'enfler, c'est le silence de la tutelle qui demeure intrigant. Aucune réaction n'est notée côté ministère, pas même le moindre communiqué sur les plateformes numériques du ministère de l'Éducation nationale. Or, les services de Moustapha Mamba Guirassy devaient réagir durant les premiers instants de cet épisode qui ne renvoie pas une belle image de l'école sénégalaise.

Après ces dérives, c'est même la responsabilité des dirigeants des établissements qui devrait même être interpellée, de manière à revoir le format global des Fosco, détente n'étant pas synonyme de débauche.

L’indignation de l’Unapees

Si le Men demeure encore aphone, du côté des parents, on s'indigne. En effet, c'est l'Union nationale des parents d’élèves et d'étudiants du Sénégal (Unapees) qui monte au créneau : “Nous réprouvons cela parce que ça commence à devenir récurrent. Les Fosco, ce sont des foyers scolaires. Ce qu’on constate depuis quelque temps, c’est qu’ils font des activités qui n’ont rien à voir avec le système éducatif”, a déclaré Abdoulaye Fané, président de l’Unapees, sur les ondes de Sud FM.

Dans son commentaire, il invite les chefs d'établissement à revoir leurs copies. Mais aussi, bien sûr, la tutelle est invitée à jouer pleinement son rôle en de pareilles circonstances. “Il faudrait que les chefs d’établissement prennent leurs responsabilités par rapport à ces questions-là. Ils doivent être très regardants sur le comportement des élèves à l’école. C’est cette interpellation que nous faisons à l’endroit du ministère et des chefs d’établissement pour qu’ils prennent des dispositions. Nous allons prendre à bras le corps cette question en interpellant l’autorité et les informer par rapport à cela”, a-t-il ajouté.

De façon plus concise, certes, l'Amicale des enseignants du Sénégal (AES) a également fait part de son indignation. L'organisation s'est montrée un peu plus catégorique en prônant le bannissement tout court de ces activités dans les écoles. “Le Fosco, maintenant appelé Gosco, est transformé en moment de laisser aller dans certains établissements. Revoir la façon de le faire ou y mettre fin est un impératif”.

Des parents démissionnaires…

Ces images obscènes soulèvent une tout autre interrogation : la responsabilité parentale. Car si l'école a tendance à surtout instruire, l'éducation, sinon un pan considérable de celle-ci, c'est dans le cocon familial que cela se passe. De nos jours, que font exactement les parents pour que leurs progénitures ne se retrouvent pas avec une note de conduite qui ne les honorerait pas ? Cela va de soi qu'avec l'influence exacerbée surtout par les réseaux sociaux, papa et maman ont tendance à perdre le contrôle. Mais d'aucuns n'ont simplement plus le temps de veiller à l'éducation des enfants, pressés par la nourriture, l'habillement et justement la scolarité de leurs filles ou de leurs garçons.