NETTALI.COM - L’ancien ministre Yoro Dia prédit un échec du dialogue politique. Pour lui, ces concertations avec la classe politique est une occasion pour le Président Diomaye Faye, de renforcer les pouvoirs de son Premier ministre Ousmane Sonko.
« Le dialogue national est voué à l’échec, c’est une perte de temps ». Les propos sont de Yoro Dia, invité de l’émission « Grand Jury ». En fait, l’ancien ministre porte-parole de la Présidence sous le régime de Macky Sall estime que ces concertations avec la classe politique prévues le 28 mai 2025, ne sont en réalité, « qu’une occasion pour le président de la République de donner plus de pouvoirs à Ousmane Sonko ».
« Il s’agit d’un dialogue pour donner au Premier ministre plus de pouvoir parce qu’il est légitime. Au Sénégal, il n’y a pas de présidentialisme et on n’a pas besoin non plus de régime parlementaire comme le proposent ces rentiers de la tension. Nous avons un bon système qu’il faut consolider », affirme-t-il.
C’est pourquoi, il estime qu’il n’est pas opportun de sacrifier les institutions du Sénégal sur l’autel des ambitions d’un individu. « Se cacher derrière ce dialogue pour modifier les institutions, dans une logique de personnalisation du régime ! On ne peut pas adapter les institutions pour une personne ou une conjoncture. Ce sont les hommes politiques qui doivent s’adapter aux institutions et pas l’inverse », martèle le politologue.
Aussi invite-t-il à la prudence face à toute tentative de manipulation institutionnelle à des fins partisanes. Car, dit-il, « les Sénégalais disposent déjà d’institutions fortes, enviées dans beaucoup de pays ».
Soulignant toutefois que ces institutions ne répondent pas aux préoccupations quotidiennes des citoyens, Yoro Dia exhorte les nouvelles autorités à se concentrer sur les priorités du peuple. « Le Sénégal doit profiter de sa stabilité pour développer son économie. Le temps presse. Il s’agit pour le moment d’édifier les Sénégalais et de résoudre, à la limite, leurs difficultés essentiellement axées sur les questions de l’économie. Au Sénégal, il ne s’agit ni de questions de démocratie ni de questions électorales… mais plutôt de l’économie qui est aujourd’hui à l’arrêt », insiste le politologue.