NETTALI.COM - Le Projet d'appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (Pavie 2), d’un coût de 107 milliards F CFA, se structurera autour de trois axes : la souveraineté alimentaire, industrielle et technologique. Selon le Premier ministre Ousmane Sonko qui présidait la cérémonie de lancement, ce projet renforcera les financements en ciblant prioritairement les jeunes et les femmes dans des secteurs porteurs à forte valeur ajoutée.
Après la clôture du Pavie 1, la cérémonie de lancement du Pavie 2 a eu lieu le jeudi 8 mai 2025. Ousmane Sonko a ainsi annoncé que le Pavie 2 s'inscrit résolument dans l'Agenda national de transformation Sénégal 2050, dont il constitue un levier opérationnel.
Doté d’une enveloppe de 107 milliards F CFA, il vise à inscrire l’entrepreneuriat dans une dynamique de souveraineté économique et d’industrialisation nationale. Trois axes stratégiques structureront cette nouvelle phase : la souveraineté alimentaire, avec un soutien accru à l’agriculture et à la transformation locale ; la souveraineté industrielle, avec une valorisation de nos matières premières sur place pour réduire notre dépendance aux importations ; et la souveraineté technologique, avec une promotion de l’innovation et une accélération du développement des startups sénégalaises.
Pour y parvenir, a indiqué le Premier ministre, le Pavie 2 renforcera les financements en ciblant prioritairement les jeunes et les femmes dans des secteurs porteurs à forte valeur ajoutée. “Il structurera davantage les chaînes de valeur pour garantir la pérennité des investissements. La Délégation générale à l'entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (Der/FJ) mettra en place un accompagnement encore plus personnalisé, avec un mentorat renforcé. Et, surtout, elle mobilisera encore plus le secteur privé, car la transformation de l’économie sénégalaise repose sur une synergie entre l’État, les investisseurs et les entrepreneurs”, a-t-il ajouté.
La Der devra aussi, selon le PM, explorer la possibilité de mise à l’échelle de ses réussites, en lien avec ses axes d’intervention, comme le Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (Proval/CV), qui a connu un franc succès. “Si ce programme existe et prospère, c’est grâce à celles et ceux qui le portent au quotidien. Je remercie les différents partenaires, la Bad et l’AFD ainsi que toutes les structures qui accompagnent la Der/FJ dans la mise en oeuvre du Pavie. Notre pays regorge de talents, d’initiatives et d’une jeunesse ambitieuse. Soixante-quinze pour cent de la population sénégalaise a moins de 35 ans. Nos femmes et nos jeunes représentent la force vive de notre nation. Ils sont le moteur de notre croissance économique et les architectes de notre développement. C’est dans cette jeunesse, dans ces femmes et ces hommes entreprenants que réside le potentiel de transformation de notre économie”.
Le chef du gouvernement d’ajouter : “Mais pour que ce potentiel se réalise pleinement, il nous faut lever les contraintes qui entravent l’entrepreneuriat telles que le défaut de formalisation des activités, les difficultés d’accès au financement, l’inadéquation de l’accompagnement technique et les difficultés d’accès aux marchés. Face à ces défis, la Der/FJ constitue une réponse appropriée en se positionnant comme un levier stratégique apte à libérer les énergies entrepreneuriales, à renforcer notre tissu économique et à bâtir une croissance inclusive et durable.”
Ainsi, selon Ousmane Sonko, le seul défi à relever au Sénégal est celui de l’économie. Cette question, assure-t-il, sera prise en charge par l’actuel régime, avec toutes les compétences et matières premières que le Sénégal possède.
À l’endroit des entrepreneurs, il leur a rappelé qu’ils sont les piliers du Sénégal de demain. “Dans l’étude récente d’Afrobarometer Round 10, il est noté que 74 % des 18-35 ans préfèrent l’entrepreneuriat au travail dans le secteur public. Ceci est une bonne nouvelle. La Der/FJ est votre outil pour vous paver la route vers le succès. Sachez toutefois que les ressources qui vous sont accordées ne sont ni des dons ni des subventions, mais des catalyseurs de croissance et d’opportunités. Elles impliquent une responsabilité : celle de créer de la valeur, de générer de l’emploi et d’être des modèles pour d’autres générations. Chaque remboursement de prêt contribue à financer d’autres initiatives. C’est ainsi que nous bâtirons un cercle vertueux, garantissant la pérennité du dispositif et l’élargissement de son impact. Le Sénégal ne se contente plus de décréter son développement : il le construira, avec la volonté de ses citoyens, la vision de ses dirigeants et la force de ses entrepreneurs. Ensemble, faisons du Pavie 2 un levier stratégique de développement, un moteur de prospérité partagée et un symbole de réussite nationale”, lance le Premier ministre.
Le bilan du Pavie 1 : 24 628 initiatives entrepreneuriales financées
De son côté, le président du groupe de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina a souligné que le programme Pavie 1 est déployé sur l’ensemble du territoire national. Avec un financement de 74,4 milliards F CFA, dont 40 milliards de la Banque africaine de développement, 13 milliards de l’Agence française de développement et 21 milliards de l’État du Sénégal, il a permis de financer 24 628 initiatives entrepreneuriales à hauteur de 66 milliards F CFA, avec un accent particulier sur les jeunes et les femmes. Cela a généré plus de 93 000 emplois directs et indirects, contribuant ainsi à lutter efficacement contre le chômage et le sous-emploi, a formé 20 327 bénéficiaires en leur fournissant les compétences nécessaires pour relever les défis économiques contemporains et a immatriculé 6 353 unités économiques, permettant d’ancrer progressivement l’économie informelle dans la formalité et la structuration afin de mieux se positionner sur les chaînes de valeur.
Très satisfait de son bilan à la tête de la Bad, après plusieurs années, le Premier ministre a invité M. Adesina à rester au Sénégal, afin de bénéficier de son expérience dans le secteur de l’économie.