NETTALI.COM – Voilà une affaire qui va encore faire beaucoup de bruits. L’enquête sur le rapport de la Centif qui a envoyé Farba Ngom et Tahirou Sarr en prison, risque de toucher d’autres personnalités. Parmi ces dernières, le chanteur Waly Ballago Seck et un certain Ibrahima Ba, fils de l’ancien Premier ministre Amadou Ba.
Tout est parti d’un rapport dit complémentaire que la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) a bouclé sur l’affaire Farba Ngom et relatif à des faits présumés de blanchiment de capitaux imputés. Un rapport qui vient compléter celui de la Centif datant du 20 décembre 2024. De sources judiciaires, il est indiqué que c’est ce «rapport complémentaire» qui a permis aux enquêteurs de comprendre les mécanismes de dissimulation financière employés par Farba Ngom et compagnie ainsi que les techniques de blanchiment et la cartographie des flux et circuits financiers. Mais le rapport a surtout permis d’identifier plusieurs autres personnes impliquées dans les faits en question. Et la première d’entre elles est Amadou Sall. Le fils de l’ancien président de la République serait au centre de tout un système financier complexe et structuré. Pis, des membres de l’entourage familial ou professionnel d’Amadou Sall seraient aussi dans le coup.
Le rapport complémentaire de la Centif a identifié Saliou Sylla, créateur de l’entreprise ETS Saliou Sylla, comme un acteur clé dans les transactions suspectes, notamment par des retraits de chèques d’un montant global de 5,5 milliards de francs depuis les comptes de la société Wodrose investiment LTD. Et ce, sans justification économique apparente.
Autre nom ronflant de la liste de la Centif, Ibrahima Ba. Ce dernier, fils d’Amadou Ba, est soupçonné d’être impliqué dans des transactions financières via des sociétés de façade et des prête-noms parmi lesquels Cheikh Tidiane Seck, chauffeur de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, et gérant de la SCI CTS. Le rapport de la Centif indique d’ailleurs que le nommé Ibrahima Ba détiendrait 30% des parts de la SCI CTS, société constituée avec Amadou Sall, à partir de parts financées grâce à la vente en 2022 d’un terrain situé à Ouakam.
Le rapport cite également Samuel Amète Sarr, ancien ministre, impliqué dans des transferts de fonds douteux dont un chèque de 200 millions, Babacar Niang, principal dépositaire des comptes de la SCI et STS SARL, Mahamadane Sarr, partenaire d’affaires d’Amadou Sall avec des opérations financières suspectes, Mamadou Sy et Waly Ibrahima Wade Seck (nom de Waly Seck à l’état civil). Les derniers cités sont suspectés d’avoir été bénéficiaires de transferts importants de fonds.
En réalité, c’est dans son rapport complémentaire que la Centif a véritablement établi des liens d’affaires entre Farba Ngom et Amadou Sall, notamment à travers une société d’élevage fondée en 2020 par les enfants de Macky Sall.
Ledit rapport a aussi permis de confirmer les soupçons concernant Tahirou Sarr et relevés dans le premier rapport. Soupçons fondés sur une mobilisation rapide de fonds, l’ampleur des montants transférés à l’étranger et l’absence de justification économique crédible.
Par ailleurs, il n’est pas exclu que le parquet financier se fonde sur ces nouveaux éléments de la Centif pour demander l’inculpation de Waly Ibrahima Wade Seck, Ibrahima Ba, Babacar Niang, Mamadou Sy, Samuel Amète Sarr, Saliou Sylla, Cheikh Tidiane Seck… Et ils pourraient être poursuivis pour association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux.
