NETTALI.COM - En 2025, l'obtention d'un visa américain est devenue un véritable parcours du combattant particulièrement difficile pour les citoyens de plusieurs pays, dont le Sénégal. Selon une étude du cabinet Brooks Law Firm, les politiques d'immigration se sont considérablement durcies sous le nouveau mandat de Donald Trump, rendant l'obtention de visa plus difficile que jamais. Les demandeurs sénégalais se heurtent souvent à des refus en raison d'intentions de voyage vagues ou peu claires et de documents financiers insuffisants. Les pays affichant des taux de refus de visa plus élevés sont désormais confrontés à des contrôles plus stricts et à des taux de rejet plus élevés. En 2024, plus d’un millier de Sénégalais étaient inscrits sur la liste des personnes.

La politique de Trump durcit l'accès au rêve américain. Désormais, son administration considère les visas comme un privilège plutôt qu'un droit. Et ce sont les citoyens africains qui en payent le prix. Rappelons que cette année, les pays africains ont de nouveau été exclus du programme américain d'exemption de visa. Les politiques d'immigration se sont considérablement durcies. L'étude du cabinet Brooks Law Firm a identifié les dix pays qui rencontrent les plus grandes difficultés pour obtenir des visas américains. Ces pays sont confrontés à des enjeux politiques, économiques et sociaux complexes qui influencent directement les chances d'obtention de visas pour leurs citoyens.

Bien que le Sénégal entretienne d'excellentes relations diplomatiques avec les États-Unis, les citoyens sénégalais rencontrent encore des difficultés pour obtenir un visa américain. Le rapport du cabinet Brooks Law Firm, révèle que les demandeurs sénégalais se heurtent souvent à des refus en raison d'intentions de voyage vagues ou peu claires, de documents financiers insuffisants ou de l'incapacité à démontrer des liens solides avec leur pays d'origine. “Les autorités américaines s'inquiètent du risque de dépassement de la durée de séjour autorisée, d'autant plus que de plus en plus de Sénégalais expriment leur intérêt pour l'immigration en quête d'opportunités économiques”, selon un post Facebook de l’ambassade des États- Unis au Sénégal datant du mois d’avril qui a fait réagir des internautes. Il faisait une mise en garde aux candidats qui soumettent de faux documents pour la demande de visa américain. “Nous avons une longueur d'avance sur les fournisseurs de documents et nous nous adaptons aux nouvelles menaces. Protégez vos futures opportunités de voyage - dites la vérité et ne fournissez pas de faux documents. Veuillez consulter notre site Internet pour obtenir des informations supplémentaires sur le type de visa qui vous convient le mieux et sur la manière de présenter une demande. C'est la seule façon de demander un visa”, alerte le post.

La procédure de demande de visa aux États-Unis a toujours été complexe, mais le durcissement des politiques sous l'administration Trump a rendu l'obtention du visa particulièrement difficile pour les ressortissants de plusieurs pays. Le rapport du cabinet Brooks Law Firm examine les principaux facteurs contribuant à l'augmentation des refus de visa, en citant des statistiques sur les taux de refus, la fiabilité des passeports des demandeurs, la délivrance de cartes vertes pour 100 000 citoyens et les tendances des recherches d'immigration en ligne. Ces éléments constituent le fondement de l'étude, qui éclaire l'évolution de la façon dont les autorités de l'immigration américaines perçoivent les demandes de visa.

Compte tenu des récents changements en matière d’immigration, les analystes recommandent aux ressortissants étrangers souhaitant obtenir un visa américain auprès des consulats de s’attendre à des difficultés et des retards accrus. Les retards de traitement, les contrôles plus stricts et les créneaux de rendez- vous limités peuvent compliquer l’obtention d’un visa. Des politiques plus strictes et une réduction des effectifs dans les consulats américains pourraient allonger les délais d’attente.

689 Sénégalais expulsés des États-Unis, entre 2020 et 2025

Le Sénégal est le premier pays africain en termes d’expulsions depuis les États-Unis, entre 2020 et 2025. Au cours de ces cinq ans, 689 citoyens sénégalais ont été expulsés des États-Unis, selon les données publiées par l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) des États- Unis. En novembre 2024, les opérations d'application et d'expulsion (ERO) de l'ICE ont signalé 1 689 citoyens sénégalais qui figurent sur la liste des “non-citoyens” sur la liste finale des ordres d'expulsion. Le rapport annuel de l'ICE pour 2024 liste le Sénégal comme l’un des pays africains ayant le plus grand nombre de citoyens expulsés des États-Unis, soit 410 personnes. D'après le document, bon nombre des personnes expulsées l’ont été en raison de condamnations pénales ou après que les juges de l’immigration ont émis des ordres d’expulsion définitifs à leur encontre. Les agents de l'ICE, agissant en vertu du titre 8 du Code des États-Unis, sont habilités, par l'intermédiaire de la Division des opérations d'application et d'expulsion, à détenir et à expulser les “non-citoyens” qui ont reçu des ordres d'expulsion définitifs.

Une réciprocité souveraine

Si le régime sortant avait renoncé à la suppression des visas, le nouveau gouvernement envisage de réintroduire l’obligation de visa pour les citoyens des pays qui l’imposent aux ressortissants sénégalais. Lors de sa déclaration de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait rappelé que “le Sénégal va appliquer le principe de réciprocité pour la délivrance de visa aux ressortissants de certains pays l’exigeant à nos ressortissants”.

Il a déploré devant les députés que les “procédures de traitement des demandes de visa par les ressortissants sénégalais portent préjudice à nos compatriotes”. Répondant aux questions des députés concernant le régime de visa du pays, la ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères a noté que le Sénégal allait revoir sa politique de visas gratuits.

Yacine Fall a souligné que le gouvernement “étudie actuellement cette question”, car “la loi imposant aux étrangers qui doivent se rendre au Sénégal et dont les pays appliquent un montant pour le paiement des visas n'a jamais changé. Il s'agit simplement d'une décision politique mise en oeuvre. Nous examinons”, a-t-elle soutenu. Dès que le Sénégal réintroduira cette obligation de visa, les États-Unis seront directement concernés.

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