NETTALI.COM - Thierno Alassane Sall ne mâche pas ses mots. Après le rejet, par le bureau de l'Assemblée nationale, de sa proposition de loi portant abrogation de la loi d'amnistie de 2024, le président du parti La République des valeurs dénonce un "banditisme d'Etat" et du "jaay doole". 

Impact budgétaire. C'est le motif évoqué par le bureau de l'Assemblée nationale pour rejeter la proposition de loi du député Thierno Alassane Sall portant abrogation de la loi d'amnistie votée en 2024 par le régime de Macky Sall. Un argument qui est loin de convaincre le président du parti La République des valeurs. Dans un communiqué, il dénonce un coup de force du régime de Pastef qui "s'agrippe au coût financier pour refuser que justice soit rendue et que toute la lumière soit faite".

"D'emblée, dans leur précipitation à s'engouffrer dans cette forfaiture, les députés de Pastef, membres du bureau ont littéralement violé la procédure législative prévue à l'article 60 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale", souligne Thierno Alassane Sall. Qui explique: "Selon cette disposition, après réception des projets et propositions de loi, le président de l'Assemblée nationale doit en donner connaissance à l'Assemblée, qui en constate le dépôt." "Les Sénégalais peuvent, eux-mêmes, constater que ma proposition de loi n'a jamais été présentée devant l'Assemblée nationale. Le président de cette institution, dans une posture politicienne, a choisi de suivre une procédure qui lui est propre, en violant la loi pour satisfaire des intérêts purement partisans", fustige le député et président de La République des valeurs.

A en croire Thierno Alassane Sall, "le régime Pastef s'inscrit une fois de plus dans une logique de banditisme d'Etat" en déclarant irrecevable sa proposition de loi portant abrogation de la loi d'amnistie de 2024. "Le bureau de l'Assemblée nationale, agissant exclusivement dans l'intérêt de Pastef, vient d'annoncer aux Sénégalais que les crimes odieux commis dans notre pays entre 2021 et 2024 ne seront pas jugés parce que cela coûterait trop cher à l'Etat du Sénégal. C'est là l'usage le plus absurde du principe d'irrecevabilité financière jamais vu. Une absurdité comparable à celle qui consisterait à opposer ce même principe à une proposition de loi abrogeant la peine de mort, sous prétexte que l'incarcération des condamnés coûterait plus cher à l'Etat que leur exécution", écrit le député élu sur les listes de "Sénégal Kesse".