NETTALI.COM - L’enquête sur l’affaire Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor et ex-Agent comptable particulier (ACP) impliquée dans une série de délits financiers présumés, a franchi un cap avec des découvertes troublantes lors d’une perquisition à son domicile. Selon L’Observateur, ces investigations menées par la Division des investigations criminelles (DIC) ont permis de mettre la main sur des documents compromettants qui pourraient ouvrir de nouvelles pistes dans ce dossier explosif.

 

 Au domicile de Tabaski Ngom, les enquêteurs ont découvert plusieurs factures émanant de sociétés aux origines suspectes. Ces documents, selon L’Observateur, suscitent des interrogations sur l’existence réelle ou le statut juridique de ces entreprises. Pour dissiper toute ambiguïté, l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) a été saisie afin de vérifier leur régularité.

 

Ces preuves s’ajoutent à celles transmises par la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), qui avait déposé une plainte à l’origine de l’incarcération de Tabaski Ngom. Ces éléments incluent des documents accusateurs fournis par des responsables de la CRSE, parmi lesquels I. Niane, A. Ndiaye et N. Sylla.

  

Les investigations financières sont au cœur de cette affaire. Les enquêteurs cherchent à retracer les 700 millions de francs CFA disparus des caisses de la CRSE. Pour ce faire, des réquisitions ont été envoyées à plusieurs institutions financières, notamment le Crédit Mutuel, la Banque Agricole et la BGFI Bank, afin de détecter des mouvements suspects sur les comptes bancaires de Tabaski Ngom.

 

En parallèle, la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a été mobilisée pour identifier d’éventuelles opérations de blanchiment, tandis que la conservation foncière et le notaire Me Moustapha Ndiaye sont chargés de vérifier si Tabaski Ngom possède des biens immobiliers acquis illégalement. La Direction des transports terrestres a également été sollicitée pour établir la liste de véhicules immatriculés à son nom, souvent utilisés comme moyens de dissimulation dans des affaires de blanchiment de capitaux.

 

Un scandale qui éclabousse des figures majeures

 

Outre Tabaski Ngom, d’autres personnalités sont mises en cause dans ce dossier. Djim Momath Ba, ancien directeur général de l’Aprosi, a été inculpé pour complicité de détournement de deniers publics et libéré sous contrôle judiciaire après le versement d’une caution de 90 millions de francs CFA. Mor Gueye, quant à lui, est maintenu en détention pour des accusations similaires.

 

Cependant, l’implication présumée de Moustapha Diop, ancien ministre devenu député, est l’un des aspects les plus sensibles de l’affaire. Comme le souligne L’Observateur, son immunité parlementaire empêche les enquêteurs de la DIC de l’interroger, malgré les accusations portées à son encontre par plusieurs protagonistes. La levée de son immunité pourrait être demandée pour approfondir l’enquête.

 Avec ces nouvelles découvertes, l’affaire Tabaski Ngom prend des proportions de plus en plus complexes. L’Observateur rapporte que certaines réquisitions envoyées aux institutions concernées n’ont pas encore reçu de réponse, retardant l’éclatement complet de la vérité. Mais les preuves accumulées lors des perquisitions et les pistes ouvertes par les enquêteurs laissent présager d’autres révélations explosives.

 

Le Sénégal retient son souffle alors que les ramifications de ce scandale continuent de se dévoiler, révélant un système complexe de détournement et de blanchiment