NETTALI.COM - Créée en 2019, l’Association des Résidents de la Cité Touba Almadies (ARTA) est très remontée contre le promoteur Cheikh Amar. En conférence de presse ce samedi 25 janvier, Pape Deurguène Mbaye et ses camarades alertent sur les risques d’agression de l’environnement et de violation du "Jub Jubal Jubanti" qui s’attachent au morcellement des espaces équipements de leur cité. Debouts comme un seul homme, ils disent "stop à la spoliation" orchestrée par le sieur Amar.

C'est une très vive colère qui a été notée ce samedi chez les membres de l'association des résidents de la Cité Touba Almadies, sise aux Mamelles. Ils se sont effet réunis pour exprimer leur ras de bol vis-à-vis du promoteur de leur cité qui n'arrête pas, selon eux, de poser de manière permanent, des actes qui les incommodent. L'association dénonce en effet cette fois ci "des tentatives illégales du promoteur Cheikh Amar de s’accaparer des espaces d'équipements en les morcelant en terrains".

"En 2018-2019, on a constaté des visites inopinées concernant l'occupation de ces espaces équipements. Quand on s'est rapproché, on s'est rendu compte qu'un nouveau plan de morcellement a été effectué par le promoteur, Cheikh Amar.
Tous les espaces équipements qui étaient au nombre de six, tous ont été morcelés.
Le premier espace équipement qui a été destiné à avoir une école primaire de 3.600 mètres carrés, a été morcellé en 10 terrains.
Le deuxième qui concerne le poste de santé, a connu un changement de destination. Le troisième relatif à la mosquée a été morcellé en 7 terrains. Et la place publique de 1.900 m² a été morcellée en 10 terrains. Donc, aujourd'hui on se retrouve avec un plan diamétralement opposé au plan initial", a déploré le président de l'ARTA, Pape Deurguène Mbaye.

"Comme nous sommes des légalistes, entre 2019 jusqu 'à présent, on s'est adressé à nos autorités. L'ancien maire et le nouveau maire de la commune de Ouakam nous soutiennent dans ce combat. On s'est adressé à la Dscos, au sous-préfet, au directeur général de l'urbanisme. On s'est même adressé à la présidence mais jusque-là rien. Et nous allons pas laisser ce monsieur (Cheikh Amar Ndlr) continuer à s’accaparer et à faire ce qu'il veut de nos espaces d'équipements. Nous disons stop à Cheikh Amar. Trop c'est trop", a-t-il martelé.

Le cas Moustapha Lambay de Pastef

"Au moment où le nouveau régime prône le Jub Jubal Jubanti, un des acquéreurs c'est permis de se présenter en disant c'est moi Moustafa Lambay de Pastef, j'ai acheté cet espace chez le notaire, c'est mon bien et personne ne sera en mesure de m 'empêcher de construire (l'espace où se trouve le Daara et le terrain où jouent nos enfants). Nous voudrions passer un appel en disant que certes, nous ne militons pas tous pour Pastef mais cela ne nous a pas empêché de voter et de participer à ce changement de régime. ourquoi ? Parce que justement, ce concept de Jub Jubal Jubanti nous tient à coeur. Et nous lançons un appel au premier ministre, Ousmane Sanko, à qui on a adressé une correspondance", a fait savoir le président de l'ARTA.

Rouge de colère, l'avocat de l'association des résidents de la Cité Touba Almadies des Mamelles, Me Abdou Kane est revenu en détail sur le litige qui leur oppose à l'homme d'affaires, Cheikh Amar.

"Nos préoccupations sont relatives à un fait de société, à une relation de partenariat qui est entrain de mal tourner. En 2008, Cheikh Amar s'est présenté devant nous avec un arrêté ministériel qui a été approuvé par le ministre de l'Urbanisme de l'époque sous le numéro 048613, en date du 7 octobre 2008. Il s'est fait établir un plan, qu'on appelle un plan initial. Toutes les personnes qui étaient intéressées par des villas se sont présentées devant le promoteur, qui leur a présenté un plan, comprenant des villas haut de gamme, comprenant des espaces publics, comprenant également des jardins publics et d'autres équipements publics comme des postes santé, une école primaire, une mosquée et également d'autres dépendances. Aujourd'hui, de quel droit Cheikh Amar se permet-il pour venir procéder à des morcellement dans cette cité?", s'est interrogé Me Kane.

"Il sait très bien que les acquisitions de villas ont été faites par rapport aux dépendances, par rapport également aux services de vie, par rapport également aux facilités et aux aménagements qui étaient connexes dans la résidence. Cette cité, c'est une résidence honorable, c'est une résidence qui devait présenter toutes les commodités à ses habitants pour ne pas sortir de cette cité là pour aller chercher quoi que ce soit dehors. Malheureusement, après avoir vendu les cités à des Sénégalais, le sieur Amar n'a eu d'autres réflexes que de mettre à côté le plan initial pour aller se faire concocter un autre plan modificatif", a regretté la robe noire.

En effet, la cité Touba Almadies sise aux Mamelles, est érigée sur les anciennes terres de l’aéroport commercialisées très chères par le promoteur Cheikh Amar. Les différents plans de morcellement remis aux acquéreurs, ont vu disparaître tous les espaces publics initialement prévus (école, mosquée, jardin...) au profit de parcelles morcelées et commercialisées.

A noter que l'article 2 rappelle que le lotissement de la Cité Touba Almadies comprend : trois cent vingt cinq (325) parcelles dont deux cents quatre vingt deux (282) de moyens standings numérotées de 1 à 282, neuf 9) parcelles de standing numérotés de U1 à U9 et trente quatre (34) parcelles de grands standings numérotées de V1 à V34 à usage d'habition, de contenance graphique comprise entre 300 m² et 1 200m².

Des équipements comprenant une école primaire de trois mille six cents mètres
carrés (3600 m²), un poste de santé deux mille huit cents cinquante mètres carrés (2850 m²), une mosquée de mille quatre cent mètres carrés (1400 m²), deux places publiques de mille neuf cents mètres carrés (900 m²) et mille mètres carrés, (1000 m²), deux espaces verts de deux cents quarante mètres carrés, (240 m²) et deux jardins publics de cinq cents mètres carrés (500 m²) et deux cent cinquante mètres carrés (250 m²).