NETTALI.COM - Le Premier ministre, Ousmane Sonko, accuse une fois de plus le régime sortant d'être à l'origine de la situation économique actuelle du pays. Le chef du Gouvernement a déclaré que Macky et ses ministres des Finances ont menti aux Sénégalais et aux partenaires. M. Sonko qui faisait face à la presse, ce jeudi 26 septembre 2024, a par ailleurs annoncé que le nouveau référentiel sera présenté le 7 octobre prochain.
Ceux qui s’attendaient à la présentation du nouveau référentiel économique du nouveau régime, peuvent déchanter. En effet, face à la presse, ce 26 septembre, le Premier ministre Ousmane Sonko a jugé plus judicieux de dresser un bilan catastrophique bien avant de présenter le nouveau référentiel le 7 octobre 2024.
« Vous ne pouvez pas faire des projections sur les 25 prochaines années si vous n'avez pas fait l'état des lieux et la situation dans laquelle vous avez trouvé le pays. C'est d'autant plus important qu'en tant qu'acteurs politiques, ce que nous avons promis aux Sénégalais. Nous avons mené une lutte politique pendant dix courtes et longues années, qui ont été consacrées par l'élection du Président Bassirou Diomaye Faye. Nous avions promis aux Sénégalais que nous les mènerions au sommet du gratte-ciel. Et je confirme ici, que par la volonté de Dieu, nous le ferons. Mais en le faisant, même si nous soupçonnions, et même si nous avions quelques éléments de preuve, que la situation du pays n'était pas au bout fixe, nous étions loin de nous imaginer que les choses étaient si catastrophiques », a déclaré le chef du gouvernement.
Ainsi le ton est donné pour Ousmane Sonko pour dresser un bilan peu reluisant. Il accuse la Macky Sall et ses alliés d'être responsables «du chaos» que vit le pays. « Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et aux partenaires, en falsifiant les chiffres publics, en donnant des données erronées », accuse le Premier ministre.
Pour étayer ses accusations, il renseigne : "en l'occurrence ici, le déficit public, il est au double de ce qui a été annoncé pendant tout ce temps. La dette publique est à dix points plus élevée que ce qui a été annoncé. Et de manière constante d'ailleurs, de 2019 à 2023. L'exercice aurait pu remonter plus loin. On aurait su si la tendance avait pris départ un peu plus tôt. Mais les quatre exercices nous suffisent pour voir à quel point le régime du présent Macky Sall a menti au peuple, a menti aux partenaires, a tripatouillé les chiffres pour donner une image économique, financière et budgétaire qui n'avait rien à voir avec la réalité ».« C'est une gravité extrême », a-t-il martelé.
Sur la question du surfinancement, Ousmane Sonko, de déclarer : « 600 milliards qui n'auraient dû être dépensés qu'à partir du 1er janvier, mais que le régime sortant a dépensé avant notre arrivée au pouvoir. C'est-à-dire avant 2024 sur l'exercice 2023, ce qui est extrêmement grave. Il est important de rester sur ce point car, la manipulation a voulu faire croire aux Sénégalais qu’il y avait un problème avec le surfinancement et que c'est notre régime qui a utilisé ces fonds, ce qui est totalement faux. Ça a été utilisé et de manière injustifiée pour plus de 300 et quelques milliards par l'ancien régime. Et au moment où je vous parle, nous ne trouvons nulle trace de l'utilisation de ces fonds ».
Poursuivant, Ousmane Sonko confie : « quand nous avons découvert la situation, nous avons tenu des réunions en présence des ministres concernés. Des doutes subsistaient, et le président de la République a donné une réponse très simple : je ne démarrerai pas ce mandat dans le mensonge. Je ne le déroulerai pas dans le mensonge et je ne le terminerai pas dans le mensonge. Quelles que soient les conséquences de cette situation, je dirai la vérité au peuple sénégalais ».
Avant d'enchaîner : « nous avons vu énormément de pays se retrouver en situation quasiment de faillite parce que leurs élites ont préféré taire la vérité et continuer dans la manipulation ».
En guise d’exemple, il indique que : « le Sénégal devait être programmé au FMI au mois de juillet, il (Bassirou Diomaye Faye) a pris la décision de ne pas présenter le dossier du Sénégal et a dépêché le ministre des Finances pour aller au FMI, aux États-Unis, et leur dire que nous préférons ne pas avoir de décaissement plutôt que de le faire sur une base erronée et demain en subir les conséquences. Certains manipulateurs ont voulu dire aux Sénégalais que l'FMI a reporté le rendez-vous parce qu'on aurait opéré des levées de fonds. C'est totalement faux. C'est à notre initiative, et seulement à notre initiative, que nous avons demandé au FMI. Et le FMI pourra démentir si ce n'est pas vrai ».
Il ajoute avec insistance : « c'est nous qui avons envoyé, dépêché une délégation pour dire au FMI que nous préférons reporter ce rendez-vous. Le temps de terminer le travail que nous étions en train de faire et de pouvoir nous présenter à lui dans des conditions qui reflètent la situation du pays. Ces précisions sont extrêmement importantes parce que nous sommes dans un pays de manipulation, de diffusion de fausses nouvelles à longueur de journée ».
Par ailleurs, le Premier ministre a salué le courage du président de la République parce que , dit-il, « cet exercice auquel ils se sont livrés, est un exercice risqué pour l'Etat, puisqu'il peut avoir des impacts aussi bien dans nos relations avec les partenaires qu'au niveau du marché arguant ainsi que d'autres régimes auraient préféré fermer les yeux et continuer dans la politique. La politique du bricolage et du mensonge ».
Pour conclure, Ousmane Sonko a invité les Sénégalais à beaucoup plus de retenue parce qu'argue-t-il, « il s'agit de l'image du pays, de sa crédibilité à l'extérieur. Ce sont des questions qui relèvent à la limite de sécurité nationale. Et tous Sénégalais qui se prononce, quelle que soit la liberté dont il dispose, doit le faire sur la base de chiffres, de faits et d'informations vérifiées ».