NETTALI.COM - Pour la première fois depuis sa défaite à la présidentielle de mars 2024, Amadou Ba a pris la parole ce lundi pour se défendre des accusations de corruption qui avaient pollué sa campagne. C'était l'occasion du lancement de sa plateforme dénommée "Nouvelle responsabilité".  

Alors candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, Amadou Ba avait été accusé d'avoir versé des centaines de millions de francs Cfa à des magistrats du Conseil constitutionnel. Prétexte utilisé par les députés du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour demander l'instauration d'une commission d'enquête parlementaire. Soutenus par les députés de Benno Bokk Yakaar, ils avaient presque obtenu le report de la présidentielle. Plus de six mois après, le ci-devant candidat de Benno est revenu sur la question ce lundi à l'occasion du lancement de la plateforme "Nouvelle responsabilité". C'est pour botter en touche toutes ses accusations.

"J'ai attendu tout ce temps pour que l'on puisse discuter, échanger, évaluer nos forces, nos difficultés, en vain", commence Amadou Ba. Qui avoue: "Nous avions des difficultés et contradictions avant les élections. Mais je pense que tout cela est derrière nous." Révélant qu'il s'est opposé au report de la présidentielle voulu par son ancien camp, l'ancien Premier ministre ajoute: "Ce n'était pas une bonne chose pour le Sénégal. Je voulais éviter au Sénégal des troubles." Sur les accusations de corruption, Amadou Ba martèle : "On m'a cité dans une affaire de corruption de magistrats. Mais je vous assure que je n'ai jamais fait quelque chose de répréhensible durant ma carrière politique, ni à l'Alliance pour la république (Apr) ni au sein de Benno."

Expliquant les motivations de la plateforme lancée ce samedi, il souligne : "Nous allons poser les fondations d'une avenir meilleur pour notre pays qui traverse des moments d'incertitudes. Les jeunes cherchent des perspectives, les femmes affrontent les défis du quotidien, les entrepreuneurs luttent pour survivre dans un environnement incertain." "Face à cette réalité, nous devons apporter des réponses urgentes, concrètes et réalistes. Ce nouveau parti ne sera pas un de plus. Il sera un cadre où chaque Sénégalais pourra s'exprimer librement. Une démarche qui repose sur le dialogue avec toutes les composantes de la société", assure l'ancien Premier ministre. Qui estime qu'il est plus que nécessaire de "nous élever contre l'intolérance, les violences verbales et physiques". A l'en croire, l'espace public est de plus en plus marqué par "des actes, des propos qui fragilisent notre cohésion nationale". Ce qui lui fait dire que le Sénégal a besoin d'un dialogue et climat apaisé pour garantir la stabilité de ses institutions.