NETTALI.COM - Me Ciré Clédor Ly ne donne pas un temps de répit au nouveau ministre de la Justice, Ousmane Diagne.  Moins de 24 heures après sa prise de fonction, il l'interpelle pour lui demander la libération de tous les détenus dits politiques et ceux qui ont encore des bracelets électroniques.
 
"Tous ceux qui avaient bénéficié de liberté conditionnelle avec des bracelets électroniques encombrants et avilissants sous le régime de terreur n’ont pas été libérés de leurs chaines. Il est à rappeler que la loi d’amnistie est une loi d’État et que toutes les personnes qui ont le pouvoir de mettre fin à la détention des personnes qui en bénéficient et qui s’abstiennent d’y mettre fin, peuvent être poursuivies pour détentions arbitraires, quels que soient leurs qualités ou leurs rangs (…)", fait-il remarquer.
Selon l'avocat, tout le formalisme invoqué ne se justifie pas, puisque c’est la loi d’amnistie qui est le fondement juridique de la disparition des infractions qui leur avaient été à tort et arbitrairement imputées, et qui effacent les crimes ou délits. "Le nouveau ministre de la Justice doit veiller à ce qu’aucun détenu politique ne passe ce weekend en prison. Les parents ou amis de personnes non encore libérées ou qui traînent toujours le bracelet électronique peuvent dès lundi 15 avril se rapprocher des avocats sans bourse délier », laisse-t-il entendre
 
Maitre Ciré Clédor Ly a également fait l’état des lieux sur la situation judiciaire et carcérale. Il liste les personnes renvoyées devant les juridictions de jugement et dont les dossiers ont été programmés à des dates différentes et lointaines, les personnes dont les dossiers sont déjà jugés par la Chambre d’accusation, mais qui sont entre la cour d’appel et les cabinets d’instructions et les personnes dont les dossiers se trouvent devant la Chambre d’accusation et qui n’ont encore fait l’objet d’aucun traitement définitif.  Il liste également d'autres personnes concernées par la loi d’amnistie, des personnes pour lesquelles la police ou la gendarmerie ont ajouté d’autres infractions irréelles pour charger leurs situations et dont une analyse sommaire fait apparaître des qualifications juridiquement incompatibles ou inconcevables.  Il évoque aussi des militaires qui font l’objet d’un transfèrement à Dakar et qui dépendent de la juridiction de Ziguinchor et enfin les personnes renvoyées devant les juridictions de jugement et dont les dossiers n’ont pas été enrôlés par le parquet.