NETTALI.COM - Malgré l’absence de ses principaux leaders Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, la « Coalition Diomaye Président » affiche ses ambitions au meeting d’ouverture au terrain Acapes des Parcelles- Assainies où elle a, comme à son habitude mobilisé. Le terrain de football était, le dimanche 10 mars, noir de monde.

 

17 h 5 au terrain Acapes des Parcelles-Assainies. Une rumeur se répand peu à peu. En un rien de temps, elle a fini de se propager partout dans cette partie de la capitale sénégalaise. "Ousmane Sonko serait libre", souffle-t-on de bouche à oreille. La nouvelle a fait le tour. Par groupes, les patriotes tombent en transe. C’est l’hystérie générale ; tous crient le nom du maire de Ziguinchor : “Sonkoooo, Sonkoooo...”. La trentaine révolue, drapeau fièrement arboré autour de son corps, Adama n’a plus aucun doute sur la victoire de son candidat dès le premier tour. “La victoire était déjà acquise, mais avec la sortie de Sonko, c'est acquis dès le premier tour”, se réjouit-il.

Malheureusement pour lui et pour tous les autres, l’information s’est révélée fausse. Ousmane Sonko est toujours en prison.

Sur place, l’ambiance est électrique. Principalement composée de jeunes hommes et femmes venus de tous les recoins de Dakar, la foule a marché de la cité Keur Gorgui, le quartier d’Ousmane Sonko, au terrain Acapes des Parcelles-Assainies. Sur leur passage, des Sénégalais se lèvent spontanément, sur leur terrasse ou derrière leur commerce, pour acclamer, chanter, scander avec la caravane : “Diomaye mooy Sonko, Sonko mooy Diomaye....” Aminata Faye habite Pikine ; elle vend de la vaisselle dans cette artère au marché de Grand-Yoff. Debout devant son étal, les deux mains levées vers le ciel, elle prie pour une “brillante victoire d’Ousmane Sonko dès le premier tour” au soir du 24 mars.

Ici, on ne fait pas de différence entre Ousmane et Diomaye. De l’avis des patriotes, la Présidentielle de 2024, c’est comme une promotion. Tu élis un président, tu te retrouves avec deux présidents. “Fal ben président, am niaari présidents”, clament-ils le long de la caravane.

Au fur et à mesure, la foule grossit. Au terrain Acapes, c’est l’effervescence. Le terrain de football est devenu exigu pour accueillir tout le public venu répondre à l’appel de la coalition Diomaye Président. Venu avec ses deux enfants Ousmane (7 ans) et Mohamed Rassoul (3 ans), assis sur un scooter, Mor Mbengue est un jeune entrepreneur-transitaire. Se considérant comme “simple sympathisant”, il croit dur comme fer que la voie proposée par Sonko est la voie idéale pour le développement du Sénégal.

Nous ne sommes pas avec Sonko pour sa personne. Personnellement, je me sens dans le projet, mais surtout je pense à l’avenir de mes enfants, de nos enfants. C’est le plus important et je pense que c’est avec cette vision qu’il propose qu’on arrivera à transformer ce pays”.

Les raisons d’un engagement

Jeune cadre, M. Mbengue confie être mu uniquement par le développement du Sénégal. “Personnelle- ment, insiste-t-il, je n’ai pas de problème particulier, grâce à Dieu. Je peux voyager facilement ; je peux même me permettre le luxe de rester chez moi sans avoir de problèmes financiers. Mais ce qui m’intéresse, c’est le développement de ce pays. Ce qui m’intéresse, c’est une société plus juste où tout le monde peut s’épanouir. Et je pense que Sonko est sur la voie. C’est pourquoi j’accom- pagne le projet qu’il porte”.

À l’instar de M. Mbengue, Soulèye Abdoul Niang, venue avec sa famille (son époux et leurs deux enfants) ne cache pas sa joie de participer à cette belle mobilisation, en guise d’ouverture de la campagne. Étudiante à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, elle revient sur les raisons de son engagement à Pastef. “C'est parce que j'aime Sonko et je suis convaincue par le projet. C'est pour- quoi j'ai adhéré. J’ai acheté ma carte de membre et je participe à toutes les activités. Ce qui me plait le plus chez Sonko, c’est que c’est un homme droit qui aime le Sénégal. Je suis sûre que si on lui confie le pays, il va le développer”, souligne-t-elle. Avant d’ajouter : “Sonko mooy Diomaye.”

Si la plupart des participants sont des jeunes âgés de moins de 35 ans, le troisième âge n’est pas non plus en reste. La soixantaine, Coumba Wagué a quitté l’Unité 4 pour venir participer à la “fête”. Pour elle, Sonko en vaut bien la peine. “Je suis très contente. Parce que comme vous le voyez, Sonko est en prison ; Diomaye est en prison. Mais cela n’a pas empêché de drainer autant de monde. Voilà pourquoi je suis contente. S’ils étaient dehors, imaginez ce que ça serait”, se réjouit Mme Wagué.

À la question de savoir pourquoi cet engagement pour le maire de Ziguinchor, elle rétorque : “Parce que c’est un bon croyant ; un homme véridique et droit. C'est pourquoi on le suit. Nous allons l’accompagner, lui et Diomaye, jusqu’au palais.”

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