NETTALI.COM - Face à la presse, le vendredi 16 février, Khalifa Sall s'est réjoui de la décision prise par le Conseil constitutionnel, le jeudi 15 février. Le candidat, qui sollicite des concertations larges pour que le Sénégal puisse avoir un nouveau président démocratiquement élu le 2 avril prochain, vit mal le fait que des concertations souterraines aient lieu à son insu.

Conseil constitutionnel, libération tous azimuts de "détenus politiques" : la densité de l'actualité de cette fin de semaine ne laisse personne indifférent. Candidat à la Présidentielle et fer- vent adepte de l'anti-report, Khalifa Sall a bien sûr saisi cette occasion pour magnifier la décision du Conseil constitutionnel qui annule le décret du 3 février et la loi votée par l'Assemblée nationale concourant à reporter l'échéance électorale à décembre prochain.

"Le Conseil constitutionnel a pris une décision importante, courageuse ce jeudi, un verdict qui soulage tous les défenseurs de la démocratie. Nous renouvelons nos vives félicitations à l'endroit des 7 sages. On n’attendait pas moins de leur part", a déclaré Khalifa Sall. Avant de prévenir : "Cependant, certes cette décision reste une première victoire cruciale, mais rien n'est encore gagné. Nous devons maintenant nous atteler à organiser l'élection, pour que le 2 avril prochain, le président sortant puisse effectuer la passation de pouvoir entre lui et son successeur. Même si les délais sont relativement réduits, nous pouvons y arriver. Mais pour ce faire, tous les acteurs doivent se mettre autour d'une table, dès à présent, afin de discuter des modalités de faisabilité. Dans de pareilles situations, notre génie, le savoir-faire sénégalais est interpellé."

Selon Khalifa Sall, même si le rôle du locataire du palais sera essentiel pour un dénouement, tous les acteurs, tous les pouvoirs doivent s'y mettre pour qu'on n’assiste pas à une "vacation du pouvoir" à partir du 3 avril prochain.

Libération des “détenus politiques” : Khalifa veut des explications

Un tout autre sujet a intéressé Khalifa Sall au siège de Taxawu Sénégal, ce vendredi. En effet, le socialiste a évoqué les nombreuses libérations de "prisonniers politiques", depuis le milieu de cette semaine. "Les libérations des détenus politiques, on ne peut que s'en féliciter. Après tout, c'était l'un des principaux points que nous avions eu à défendre, lors du précédent dialogue. Et on espère que d'autres, incarcérés pour des délits d'opinion et non pas pour des actes criminels, vont suivre", a commenté M. Sall. Même s’il attend que la lumière soit faite sur les modalités de ce qui s'apparente à une "grâce générale".

L'ancien maire de Dakar pointe du doigt les pourparlers en douce entre le pouvoir et une frange de l'opposition. "Il serait aussi pertinent qu'on nous dise sur quelles bases, selon quelles modalités avons-nous assisté à cette ouverture subite des vannes. De toute évidence et selon mon expérience politique, mon vécu tout simplement, il n'y a jamais de fumée sans feu".

Il renchérit : "D'aucuns dialoguent, ce que nous saluons, car dans ce pays, les acteurs se sont toujours parlé et les sorties de crise prennent toujours fin autour d'une table. Mais la manière reste à désirer. Pourquoi le faire en cachette ? Il serait plus gentleman de s'afficher pour que tout le monde sache ce qui se trame, comme nous l'avions fait, il y a quelques mois. Et il est bon de le rappeler peut-être, ce dialogue que je qualifierais de public, nous avait valu un bashing de plusieurs semaines".

Le candidat s’insurge contre les rumeurs et les accusations

In fine, Khalifa Sall a saisi cette opportunité pour répondre à ceux qui l'ont déjà envoyé à deux reprises au palais de la République, depuis le début de cette crise. "On m'a attribué des visites en catimini au palais, depuis le 2 février. Ce qui est archi faux. Si j'ai besoin de voir le président de la République ou inversement, je n'ai pas besoin de le faire en catimini. Pourvu que l'ordre du jour prenne en compte l'intérêt général. Tout ça pour vous dire qu'il est grand temps qu'on mette un terme à ces accusations gratuites. Khalifa Ababacar Sall a toujours joué cartes sur table", martèle-t-il.

Par ailleurs, l'ancien maire de Dakar juge cette parenthèse opportune pour évoquer ce qu'il qualifie de "tyrannie" ou "dictature" dans l'espace public.

Le candidat de Taxawu fustige, en effet, toutes ces insultes, calomnies et autres invectives qui viennent notamment polluer les panels d'échanges, le plus souvent sur les réseaux sociaux.