NETTALI.COM - Quatre personnalités proches d’Ousmane Sonko, dont le député Guy Marius Sagna, ont déclaré dimanche avoir désigné Bassirou Diomaye Faye candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 et demandé aux Sénégalais de parrainer sa candidature.

Les députés Birame Souleye Diop et Abass Fall, et El Malick Ndiaye, chargé de la communication du parti politique de M. Sonko dissous par le président de la République, font partie des auteurs de cette décision.

"Après nous être concertés tous les quatre et […] fait valider notre décision par le président Ousmane Sonko, nous demandons unanimement à tous les Sénégalais de lancer, à compter de ce lundi 20 novembre 2023, la campagne de parrainage du candidat Bassirou Diomaye Faye’’, écrivent les quatre personnalités dans une déclaration.

"Ce parrainage, expliquent-ils, nous le voulons comme la meilleure réponse à la volonté du régime de confisquer les droits, le parrainage et la candidature du président Ousmane Sonko par de basses manœuvres.’’

Birame Souleye Diop, Abass Fall, El Malick Ndiaye et Guy Marius Sagna demandent aux Sénégalais d’aller ‘’massivement à la rencontre [des] collecteurs’’ des parrains en faveur de M. Faye.

"Faire parrainer le candidat Bassirou Diomaye Faye, c’est faire échec à la stratégie de pourrissement’’ adoptée, selon eux, par la majorité présidentielle contre la candidature d’Ousmane Sonko.

Les auteurs de la déclaration ont tenu toutefois à préciser que "la candidature du président Ousmane Sonko n’est toujours pas écartée’’.

"Ses excellents avocats poseront tous les actes nécessaires à tous les niveaux juridictionnels, dans les heures et jours à venir’’, ajoutent-ils.

Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général et numéro 2 de Pastef-Les patriotes, le parti de M. Sonko dissous le 31 juillet dernier, est placé en détention depuis avril dernier.

M. Faye, âgé d’une quarantaine d’années, est un inspecteur des impôts et des domaines.

Arrêté pour outrage à magistrat, diffusion de fausse nouvelle et diffamation envers un corps constitué, il est placé en détention depuis sept mois.

La Cour suprême du Sénégal a déclaré vendredi avoir cassé et annulé la décision du tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud) ordonnant la réintégration d’Ousmane Sonko dans le fichier électoral.

Elle a également renvoyé les deux parties, M. Sonko et l’Agent judiciaire de l’État, devant le tribunal hors classe de Dakar.

Le tribunal de Ziguinchor, saisi par les avocats d’Ousmane Sonko, a jugé illégale la radiation de l’opposant du fichier électoral, l’a annulée et a ordonné sa réintégration.

Cette radiation l’empêche d’être candidat à l’élection présidentielle.

La Direction générale des élections, invoquant sa radiation du fichier électoral, a refusé de délivrer à son mandataire les outils nécessaires à la collecte des parrains pour sa candidature.

Vendredi dernier également, la Cour de justice de la CEDEAO a rejeté le recours déposé par les avocats d’Ousmane Sonko en vue de l’annulation de la dissolution du parti politique de l’opposant par l’État sénégalais.

Mais cette juridiction régionale ne s’est pas prononcée sur la radiation de M. Sonko du fichier électoral, dont elle était saisie en même temps.

L’opposant est inculpé d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et d’atteinte à la sûreté de l’État, depuis le 31 juillet dernier. Il est placé en détention depuis le 28 juillet.