NETTALI.COM - Amadou Ba et Fatoumata Bintou Kane ont été déférés au parquet ce lundi par la Section de recherches de la gendarmerie. Ils ont fait l’objet d’un retour de parquet. Ils sont visés pour divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente, de nature à nuire à la défense nationale. Ils ont été arrêtés par la Section de Recherches de la gendarmerie de Colobane dans le cadre de l’enquête sur la diffusion d’une note de l’administration pénitentiaire alertant le ministre de la Justice sur la gravité de l’état de santé de Ousmane Sonko. Ils ont reconnu les faits devant les gendarmes.

Face aux enquêteurs de la Section de recherches, Amadou Ba a reconnu les faits qui lui sont reprochés, mais a plaidé la bonne foi.  «J’ai vu un document qui circulait depuis plusieurs heures sur plusieurs sites internet et sur les réseaux sociaux ainsi que sur la page Facebook de Juan Branco, avocat de Ousmane Sonko, concernant une correspondance de l’Administration pénitentiaire au ministre de la Justice. Dans lequel document, il est évoqué la situation médicale alarmante de Ousmane Sonko. Dans le document, il n’y avait pas la mention ‘Confidentiel’ ou ‘Secret’ ou qu’il s’agit d’une information interdite de diffusion. J’ai partagé en tant que mentor du cabinet du président Ousmane Sonko. Dès lors qu’il était évident que ce document, de par la large diffusion qu’il a connue, ne présentait pas un caractère privé», déclare Amadou Ba

Pour montrer sa bonne foi, Amadou Ba note qu’il a automatiquement supprimé le document après que le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire et confié l’affaire à la Section de Recherches de Colobane. Amadou Ba assure qu’il ne s’en est pas limité là. «J’ai appelé tous les militants ou sympathisants à cesser toute diffusion ou tout partage. Il n’y a eu dès lors aucune intention délictuelle ou malveillante lorsque j’ai partagé le document qui était déjà largement dans le domaine public», se défend-il.

Amadou Ba d’ajouter qu’il a été «sans doute induit en erreur» par la diffusion par le passé, «et à plusieurs reprises, de bulletins médicaux de Ousmane Sonko par la presse et sur les réseaux sociaux sans qu’il y ait eu des alertes sur l’interdiction de pratiques parallèles». «Par ailleurs, il y a eu le communiqué du pool d’avocats de Sonko. Ils ont mentionné que ce dernier n’avait nullement l’intention de porter plainte par rapport à la diffusion de ses données personnelles. Qu’il n’était absolument pas outré ou vexé par les commentaires et qu’il semblait intéressé par la diffusion au grand public de son état de santé alarmant. C'est l’ensemble de ces éléments qui ont justifié le partage sans précaution particulière de ce document.»

Fatoumata Kane, de son côté, a également avoué les faits qu’on lui reproche.
«Je reconnais avoir publié cette lettre sur ma page Facebook. Le document était partagé sur mon mur Facebook et, par émotion, je l’ai publié sur ma page. Sur le coup, je ne pensais pas avoir violé la loi. Mais après qu’un de mes contacts a publié le communiqué du procureur, j’ai supprimé la publication sur interpellation de ma mère», dit-elle.

Fatoumata Kane dit avoir fait une autre publication, à la suite de cet épisode, «pour (s’)exprimer à propos de cette erreur». «Je regrette d’avoir fait cette publication. Car je ne l’ai pas sciemment partagé. Je précise aussi que je ne participe jamais à l’irrespect des lois de notre pays.»