CONTRIBUTION - La transformation de notre système éducatif passera par la prise en compte de ce que nous sommes et des ambitions de marche accélérée vers le bien-être de nos populations.

Les langues maternelles, les religions, nos valeurs de culture et de civilisation, l’acquisition d’un métier, les mathématiques, le numérique, les sciences et les technologies seront le socle de l’éducation et de la formation.

Les religions structurent notre manière de vivre, rythment les actes de notre vie quotidienne, annuelle et même de nos cycles de vie.

Elles participent à notre éducation, produisent et encadrent beaucoup de valeurs qui nous sont communes.

Elles participent à forger notre vivre-ensemble sénégalais.

Les écoles coraniques, les universités arabo-islamiques font partie de notre univers éducatif depuis l’arrivée de l’Islam en terre sénégalaise, il a plus de dix siècles.

Le christianisme a développé le catéchisme, les communions, les séminaires et d’autres formes de formations afin de former les chrétiens, les laïques, les prêtres et les pasteurs.

Les religions traditionnelles ont leurs méthodes de formation, leurs modalités de formation et leurs formateurs.

Ces religions sont totalement imbriquées dans les religions révélées que sont l’Islam et le Christianisme.

Une évidence s’impose, le Sénégal est un pays de croyants.

La laïcité héritée de la France anticléricale sera définitivement supprimée de notre Constitution.

Le Président de la République élu prêtera serment sur le Coran ou la Bible selon son obédience religieuse.

La religion sera une matière obligatoire au préscolaire, à l’élémentaire, au collège d’enseignement moyen général (CEMG) et au collège polyvalent de formation professionnelle et technologique (CPFPT).

Le Sénégal reconnaîtra officiellement les religions comme des acteurs majeurs de la vie économique, sociale et culturelle de notre pays à travers la création du Conseil du Culte musulman et du Conseil du Culte Chrétien.

Ces conseils en rapport avec les directions compétentes des ministères en charge de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et technique définiront pour les différentes religions et les différents cycles de formation des élèves, les compétences religieuses et pédagogiques des enseignants et les compétences que devront acquérir les élèves.

Un système de certification correspondant à ses exigences de compétences et de savoir faire sera mis en place. L’enseignant d’une religion va acquérir le certificat de professeur en réussissant à l’examen à la suite d’une formation initiale ou d’une procédure de validation des acquis de l’expérience ou professionnels.

Grâce à cette officialisation de la formation religieuse les maîtres coraniques, les laïques et prêtres chargés de la formation des chrétiens deviendront des fonctionnaires au même titres que les enseignants de mathématiques, de français, d’anglais, des instituteurs, etc.

L’école de la nouvelle République sénégalaise deviendra alors une école vraiment sénégalaise qui respirera au rythme de notre société croyante.

Nous n’avons aucun complexe à affirmer haut et fort que notre école devra contribuer à former des enfants Sénégalais croyants.

Les Conseils des Cultes aideront graduellement à intégrer dans un système éducatif public et privé harmonisé les daara, les écoles franco-arabes, les institutions arabo-islamiques, les dispositifs de formation des chrétiens.

L’objectif final est que notre pays ait un système éducatif et de formation transparent, lisible, performant et pertinent.

Notre système éducatif et de formation devra permettre à tous les enfants Sénégalais de s’ancrer dans leurs religions et d’acquérir les compétences indispensables à la réussite de leur vie sociale et professionnelle.

La nouvelle école Sénégalaise renforcera la tolérance, la compréhension mutuelle, le dialogue et la solidarité interreligieux.

Enfin notre école ne sera plus incolore et inodore !

Nous sommes des croyantes et des croyants.

Notre école deviendra délibérément, courageusement et ostensiblement une école des croyants.

Kolda, mercredi 18 septembre 2024
Professeur Mary Teuw Niane