NETTALI.COM - Calomniés, attaqués et accusés de lorgner le fauteuil de Macky Sall, Mouhamadou Makhtar Cissé et Me Oumar Youm faisaient partie, avec Aly Ngouille Ndiaye et Amadou Ba, des ministres éjectés du Gouvernement par le président Macky Sall. Lequel, se rendant compte sans doute qu’il les avait limogés à tort, avait d’abord commencé par faire revenir les deux derniers nommés en faisant même d’Amadou Ba son Premier ministre !

Avec l’équipe formée, le Mercredi 11 octobre, les deux derniers enfants bannis, Mouhamadou Makhtar Cissé et Me Oumar Youm, reviennent donc aux affaires. Retour gagnant de deux brillants enfants dans la maison du « père » Macky Sall. Makhtar Cissé est nommé directeur de cabinet du président de la République — un poste qu’il a déjà occupé tout comme Me Oumar Youm — et ce dernier à la tête du sensible ministère des Forces armées.

Au lendemain du départ de Mouhamadou Makhtar Cissé de son poste de directeur de cabinet du président de la République Macky Sall en 2015 pour prendre les rêves de la Senelec, notre dirpub Mamadou Oumar Ndiaye s’arrachait les cheveux dans un édito retentissant intitulé : « Du Capitole à la roche tarpéienne ».

Autant dire que le brillant Mouhamadou Makhtar Cissé était passé du jour au lendemain de la lumière à l’ombre et du Capitole à la Roche tarpéienne. Parce que tous ceux qui avaient tenté de sauver l’électricien national avaient été foudroyés par les centrales défectueuses du Cap des Biches. Seulement voilà : à la surprise générale, Mou- hamadou Makhtar Cissé a réussi le miracle de gagner la bataille des délestages jusqu’à sau- ver la Senelec d’une fusion-absorption avec Edf (Electricité de France) synonyme de ra- chat par la société française. Pour preuve, le bénéfice de la Senelec qui était de seulement 10 milliards cfa environ à son arrivée à la tête de la société est passé à plus de 30 milliards

cfa avant le retour au gouvernement de l’an- cien directeur général des douanes. Ses capa- cités de production, qui étaient d’environ 800 MW avant l’arrivée de Makhtar Cissé, ont été portées à 1 130 MW. De quoi récompenser l’ancien brillant enfant de troupe devenu Ins- pecteur général d’Etat (Ige) suite à un concours très, très sélectif pour le nommer ministre du Pétrole et des Energies. Un ca- deau « empoisonné » par ses détracteurs sous l’arbitrage complice du président Macky Sall.

Bien qu’objet d’un lynchage médiatique sans précédent, Mouhamadou Makhtar Cissé a toujours répondu par la loyauté à l’endroit du président de la République. Et surtout par la compétence dans le travail comme l’attes- tent son impressionnant cv et son long par- cours professionnel et académique résumés en mille et un substantifs : enfant de troupe, douanier, avocat, inspecteur général d’Etat, fi- nancier, économiste, juriste, électricien... bref, un haut fonctionnaire aux multiples qualités professionnelles. Justement à défaut de l’at- teindre sur le plan professionnel, les faucons du Palais finiront par agiter le drapeau « noir » du complot politique en faisant croire à Sa Majesté le Roi Macky II que l’alors ministre du Pétrole et des Energies « lorgnait » son trône. Auparavant, ils avaient prétendu qu’il était derrière la société Akilee.

Bref, ses détracteurs ont tant et si bien murmuré à l’oreille du chef pour le calomnier que Mouhamadou Makhtar Cissé a fini par être limogé. Sans faire de bruit, il est retourné à l’Inspection générale d’Etat, le prestigieux corps auquel il appartient, et... coordonné les travaux de construction de la grande mosquée de Tivaouane en tant que « talibé Cheikh ».

Stoïque, il a enduré sa traversé du désert et mangé son pain noir sans jamais avoir posé un acte de déloyauté contre le président Macky Sall. Aucun acte de nature à donner raison aux comploteurs de la République c’est-à-dire ceux qui lui reprochaient d’ambitionner de succéder à son mentor à l’horizon 2024. Bref, après le purgatoire, Mouhamadou Makhtar Cissé fait aujourd’hui son comeback aux côtés du président de la Répu- blique en retrouvant son poste de directeur de cabinet. Ce alors que le président Macky Sall va quitter ses fonctions en avril prochain c’est-à-dire dans sept mois tout au plus. Donc il faut être un homme fidèle doublé d’un républicain comme Makhtar Cissé pour pouvoir accepter une telle mission. Avec ce retour en grâce, il va donc emprunter le che- min inverse à celui qu’il a effectué en 2015 puisque, cette fois-ci, il passe de la Roche tarpéienne au Capitole !

Forces armées, un poste de confiance

Les destins des deux bannis Mouhamadou Makhtar Cissé et Me Oumar Youm se sont croisés, hier, dans le nouveau gouvernement. Comme l’inspecteur général d’Etat Cissé, l’ancien ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement, Me Oumar Youm avait été chassé du gouvernement comme un « malpropre » puisqu’on l’accusait lui aussi de vouloir être « roi » à la place du Roi Macky Sall. En tout cas, le fait de confier un département aussi sensible et stra- tégique que le ministère des Forces armées à Me Oumar Youm laisse croire que ce dernier a été toujours un homme de confiance du

président de la République. L’ancien directeur de cabinet du président de la République a en tout cas toujours fait montre de fidélité constante à l’endroit du chef de l’Etat. De mi- nistre, l’enfant de Thiadiaye et membre de l’Al- liance pour la République (Apr) est devenu simple député. Un peu plus quand même puisque, en bon soldat, il présidait le groupe parlementaire de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. Une mission qu’il a accomplie avec compétence, éloquence, sérieux et combativité face aux bretteurs de l’opposition. Voilà donc Me Oumar Youm récompensé avec le maroquin fort sensible des Forces armées. Il est désormais chargé de la prépara- tion et de la mise en œuvre de la politique militaire du président de la République, Chef suprême des armées. En sa qualité du ministre des forces armées, Me Oumar Youm a également pour mission d’assurer la protection du territoire national et la sécurité des populations.

Au finish, tout le monde s’accorde à reconnaitre qu’il a les compétences professionnelles pour être un très bon ministre des Forces armées. Comme quoi, avec le président Macky Sall, la patience est toujours récompensée !

Pape Ndiaye Le Témoin