NETTALI.COM - « La santé mentale doit être clairement placée dans le cadre des Droits de l’homme ». C'est l'une des recommandations du ministère de la Santé  et l'Action publique à l'occasion  de la journée  mondiale  de la santé mentale célébrée le 9 octobre. Le ministère n'a pas manqué de fournir les statistiques de 2023. 

La Journée mondiale de la santé mentale a été célébrée ce 10 octobre 2023. Dans une note technique, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a dévoilé les statistiques issues de l’enquête nationale sur la santé mentale au Sénégal en 2023. Selon le document, la dépression sévère représente 1,5 %, le risque suicidaire 9,4 %, la consommation de cannabis 0,7 %, de cocaïne 0,2 % et il y a, enfin, l’épilepsie 3,7 %.

En outre, le ministère indique que la santé mentale doit être clairement placée dans le cadre des Droits de l’homme, afin de redéfinir l’aspiration à une bonne santé mentale en tant que droit humain fondamental.

En fait, le ministère veut garantir l’accès aux services de santé mentale, qui est une obligation et une responsabilité communautaire qui ne peut plus être ignorée. « L'accès à de meilleures conditions de vie, à la sécurité, à la nourriture, à un abri et à un logement sont tous nécessaires à la santé mentale des personnes. La santé mentale est un droit universel pour tous les citoyens du monde » souligne le document. Qui rappelle que « la santé mentale est un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté ».

Des rapports du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'homme soulignent que les personnes souffrant de problèmes de santé mentale et de handicap psychosociaux connaissent beaucoup de violation de leurs droits humains. « La maladie mentale est jusqu’à présent un sujet tabou dans certaines parties du Sénégal. Les malades mentaux sont cachés ou immobilisés par des enfermements ou des enchaînements. Ils sont considérés comme étant possédés et sont souvent victimes de rituels agressifs tendant à les purifier par des bastonnades ou des traitements dégradants. Ou tout simplement abandonnés, errant dans les rues. Ils sont exposés à des agressions, des accidents et des maladies. De nombreuses personnes nous racontent ce que signifie souffrir d’une maladie mentale ou avoir un membre de la famille atteint d’une maladie mentale » note le rapport.

Lequel relève que la discrimination, les stéréotypes néfastes et la stigmatisation au sein de la communauté, de la famille, des écoles et du lieu de travail empêchent les relations saines, les interactions sociales et les environnements inclusifs nécessaires au bien-être de tous les membres de la société.