NETTALI.COM - Invitée du Jury du dimanche, la professeure de droit de la famille Amsatou Sow Sidibé demande à tous les leaders politiques de répondre favorablement au dialogue lancé par le Chef de l’Etat, Macky Sall. La juriste prône aussi une troisième voie.

Ceux qui ont décidé de ne pas participer au dialogue politique lancé par le Chef de l’Etat doivent revoir leur position. C’est l’avis de la professeure de droit Amsatou Sow Sidibé. Elle l’a fait savoir, devant le Jury du dimanche où elle a été invitée. Pour elle, rien ne peut être obtenu dans la violence. « J’enseigne les droits humains. J’enseigne la paix. Je l’ai enseigné pendant des décennies et je l’ai pratiqué et je sais que tous les conflits finissent autour d’une table. Quel que soit le degré, ça finit autour d’une table de négociation. Au lieu que les choses pourrissent de façon définitive que tout le monde s’assaille autour d’une table. Je suis une femme de dialogue, une femme de paix. On ne peut rien faire sans dialogue. On ne peut pas organiser des élections dans un environnement qui n’est pas propice à la paix », souligne-t-elle.

Avant d’ajouter : « c’est extrêmement important qu’on aille vers ce dialogue. Ce qu’on attend de ce dialogue, c’est d’abord qu’il soit inclusif. Il faut que le président de la République invite tous les acteurs qui peuvent intervenir dans le dialogue sans exclusive. Je leur (Sonko et autres) de se présenter au dialogue, d’accepter de dialoguer. Il faut que les gens se regardent les yeux dans les yeux et on dit à chacun ça c’est possible ça ce n’est pas possible ».

 « La politique telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui est contre les populations »

Par ailleurs, la juriste a prôné une troisième voie pour changer la politique. Pour elle, il faut revoir la manière dont la politique est faite au Sénégal. La présidente du mouvement Car Lenen rappelle que depuis 2016, elle prône un renouveau politique. Parce que, justifie-t-elle : « la politique telle qu’elle est pratiquée aujourd'hui est contre les populations. C’est la politique politicienne. On est là pour des prébendes. On est là pour son intérêt personnel, pour des intérêts particuliers surtout l’intérêt d’aller exercer le pouvoir en oubliant l’essentiel c’est-à-dire les populations ».

Poursuivant, elle ajoute : « pendant six mois, j’ai réfléchi sur une troisième voie politique. Je rejette cette bipolarisation pouvoir–opposition. Parce que c’est dans la démarche et dans les résultats que nous faisons la différence. La démarche c’est d’être là 24h/24, tous les ans en train de se regarder en chien de faïence, en train de se cogner, en train de faire la casse, en train de faire des violences physiques, des violences verbales sans penser aux populations ».

La troisième voie, indique-t-elle, dit que les personnes humaines ont des besoins, les sénégalais ont des besoins. La troisième voie n’est ni le pouvoir ni l’opposition. Elle rejette, à son avis, cette bipolarisation et elle dit que c’est une nouvelle voie qui s’occupe essentiellement des populations. « Nous n’avons pas le temps de faire de la politique politicienne. La troisième voie veut bien le pouvoir mais comme le font aujourd’hui les pôles qui sont aujourd’hui en présence » renseigne-t-elle.

Et d’ajouter : « je suis triste de voir ce qui se passe aujourd’hui dans mon pays. On ne s’occupe pas de la politique au vrai sens du terme c’est-à-dire l’art de gérer la cité. La troisième voie veut ressusciter cette conception première de la politique.