NETTALI.COM- Un agent de sécurité réclame 30 millions de francs Cfa  à l’artiste Mame Gor Diazaka qu’il accuse d’injures et de menaces de mort.

 Mame Gor Mboup dit Mame Gor Diazaka, né en 1973 à Rufisque, artiste, opérateur économique et conseiller-municipal a comparu, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar pour menaces de mort, injures publiques et diffamation à l'encontre de Hamidou Kandé. Celui-ci, partie civile dans cette affaire, a soutenu que le jour des faits, ils devaient organiser une conférence de presse pour parler de l’affaire relative à la centrale à charbon de Rufisque. Ainsi, souligne-t-il, Mame Gor a surgi de nulle part et a commencé à proférer des injures. « Il nous a traités de traîtres. Il m'a menacé de mort quand il a fait irruption dans cette conférence de presse. Quand j'ai voulu le stopper, il m'a menacé de me tirer une balle de pistolet si jamais je le touchais. Il a réitéré ses propos en soutenant que j'allais terminer au cimetière », a expliqué le plaignant. Pour soutenir ses accusations, il a soumis au tribunal une vidéo dans laquelle on entend l’artiste injurier à tout va et proférer des menaces.

Devant le prétoire, Mame Gor Diazaka a nié les faits en soutenant n'avoir jamais vu la partie civile.  « Je ne l'ai ni menacé, ni injurié. Une société a installé une centrale à béton à Rufisque. Ce qui a entraîné une pollution et beaucoup de personnes souffrent de maladies liées à cette exploitation. C'est là que les voisins ont fait un collectif et ont porté plainte contre la société au niveau du procureur. Ce dernier les a convoqués et lorsqu’il leur a demandé leur permis d'exploitation, ils n'en détenaient pas », a expliqué le chanteur.

Il a ajouté que le jour des faits, il a vu une trentaine de nervis armés qui enlevaient tous les zincs qui séparent cette société de leur quartier. Ils ont emmené des gens qui n'habitaient même pas dans le quartier pour dire devant la presse qu'il n'y avait pas de pollution. « Ce que je leur ai reproché puisque ce n'était pas vrai. C'est lorsque je suis allé dans cette foule de nervis que j'ai dit que si jamais quelqu’un me touchait j'allais...Je me suis limité à ça. Je n'avais que ma bouche pour dire ces propos et me défendre contre ces personnes armées jusqu'aux dents. Je n'ai menacé personne et je ne détenais pas non plus d'arme. J'étais juste là-bas pour les aviser que les gens qui échangeaient avec la presse n'étaient pas du quartier. Je n'ai menacé de mort personne », a-t-il soutenu rappelant que sa mère est décédée de détresse respiratoire à cause de l'usine.

Hamidou Kandé a réclamé pour toute cause et préjudice confondus la somme de 30 millions de francs CFA à l’artiste. Le procureur a requis l’application de la loi. La défense a plaidé la relaxe en soutenant que la partie civile a été utilisée pour briser l'élan de Mame Gor dans sa lutte contre la pollution.

L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 10 mai prochain.