NETTALI.COM - Seul candidat à sa succession, Alexander Ceferin a été reconduit ce mercredi 5 avril à la tête de l'UEFA pour un troisième mandat de quatre ans, se montrant particulièrement offensif pour brocarder une nouvelle fois le projet de Super Ligue qui a sérieusement ébranlé l'instance en 2021.

C'est par acclamation que le Slovène de 55 ans a vu son bail étendu jusqu'en 2027 lors du Congrès de la Confédération européenne à Lisbonne, signe de la stature acquise par cet avocat de formation, pourtant inconnu du grand public et peu charismatique à son arrivée au sommet du football continental en 2016 à la place de Michel Platini.

L'ex-patron de la Fédération slovène (2011-2016) a su s'imposer en s'opposant notamment avec succès à son homologue de la Fifa Gianni Infantino, obligé finalement d'abandonner son projet controversé de Coupe du monde biennale. Mais c'est surtout la bataille menée en 2021 contre plusieurs grands clubs, lancés dans l'aventure d'une ligue fermée, qui a constitué le plus grand test pour ce spécialiste des questions juridiques.
Le projet initial a été délaissé par ses promoteurs mais la bataille n'est pas encore terminée pour l'UEFA et son président, suspendus à la décision tant attendue de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), saisie par le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin, qui dénoncent un présumé abus de position dominante de la part de l'instance.

L'avocat général de la CJUE, dont les conclusions sont fréquemment suivies par les juges, a émis mi-décembre un premier avis favorable à la Confédération européenne mais les promoteurs de la Super Ligue ne désarment pas et ont présenté début février une nouvelle mouture de leur projet, avec une compétition qui se veut plus "ouverte", comprenant "plusieurs divisions" et "comptant 60 à 80 équipes".

Ceferin a donc profité de la tribune du Congrès pour lancer une violente charge contre les sécessionnistes (Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin) qui espèrent toujours relancer ce projet qui avait capoté il y a deux ans.

"Heureusement, la honte n'a jamais tué personne, a-t-il déclaré. En quelque mois, la Super Ligue s'est transformée en fable du petit chaperon rouge. C'est le loup qui se déguise en grand-mère pour mieux vous dévorer. Mais personne n'est dupe, car ce sont deux visions du monde qui s'affrontent, le cynisme contre la morale, l'égoïsme contre la solidarité, l'avidité contre le partage, la course au profit contre la course aux trophées."