NETTALI.COM- L’agression du correspondant de Dakaractu à Kaolack met en rogne l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (APPEL). Dans un communiqué, elle interpelle le ministre de l’Intérieur et celui de la Communication « sur les agissements belliqueux de Serigne Mboup. »

L’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (APPEL) est en colère contre Serigne Mboup suite à l’agression subie par le journaliste Moussa Fall, correspondant de Dakaractu à Kaolack dans l’enceinte de la mairie de ladite ville. « Les sbires du maire formellement identifiés se sont jetés sur lui pour le sortir de force de la salle où se tenaient les débats liés au vote du budget. Le journaliste a failli se faire casser la nuque. Il s’en est tiré avec un traumatisme et des blessures qui lui valent un certificat médical. Le médecin est en train de lui faire faire des examens radiographiques complémentaires », informe l’Appel qui condamne « avec fermeté » cette agression.

Les éditeurs de la presse en ligne se disent inquiets et « très préoccupés par cette propension à casser, à agresser des journalistes et des techniciens des médias. » « A Kaolack, c’est devenu un sport favori des partisans du maire, Serigne Mboup qui ne tolèrent aucune alternative. Il faut impérativement être favorable à l’édile, lui tresser des lauriers ou subir la foudre de ses nervis », affirment-ils. Avant de rappeler que « dans un Etat démocratique où la liberté de presse est un acquis de haute lutte, la liberté d’informer et d’investiguer des journalistes n’est pas négociable. »

L’Appel qui dit suivre depuis décembre 2021 la tension latente entre Dakaractu/Serigne Mboup, « tient à alerter les autorités sur les dérives autoritaires et anachroniques de cet opérateur économique qui prend les journalistes pour ses sujets et qui cherchent à disposer des journaux, radios, presse en ligne à sa guise ». Car, pour elle « ce qui n’est pas acceptable et constitue un dangereux précédent, c’est que le maire, lui-même et ses partisans cherchent à déguerpir Dakaractu de Kaolack et mènent de manière ostentatoire une campagne pour réussir cela. » « En atteste, le visuel dans lequel, le logo de Dakaractu Kaolack est barré avec une croix rouge avec l’écriture en dessous « Dégage !!!».

Au-delà de la condamnation, l’Appel interpelle les ministres de l’Intérieur et sa tutelle en charge de la communication « pour que ce maire soit rappelé à l’ordre. » « Il ne lui appartient pas de décider quel organe de presse doit s’implanter ou pas à Kaolack. Même s’il est le maire, le périmètre de la ville n’est pas son patrimoine foncier personnel », assènent Ibrahima Lissa Faye et ses confrères. Qui, n’ont pas manqué « de saluer la solidarité de tous les journalistes et techniciens des médias qui ont non seulement boycotté la rencontre mais aussi ont assuré leur solidarité infaillible à leur confrère. » L’Appel informe « qu’elle se joint aussi à la plainte déposée aujourd’hui par Dakaractu Kaolack  contre les trois gorilles qui ont cherché à attenter à la vie de Moussa Fall. » Elle compte aussi apporter toute l’assistance nécessaire à son membre dans ce dossier.