NETTALI.COM - La reconduction de Cheikh Tidiane Niang à la tête du CNG des courses hippiques ne fait pas l'unanimité. Regroupés dans un collectif, certains propriétaires, éleveurs, entraineurs, jockeys en activité comme à la retraite, maréchaux-ferrants, artisans du cheval, amateurs ont déchiré l'arrêté du ministre des sports Yankhouba Diatara qui a reconduit le 13 janvier dernier, le président sortant du CNG.

Les courses hippiques ne traversent pas actuellement un fleuve tranquille. La reconduction de Cheikh Tidiane Niang fait couler beaucoup d'encre et de salives.

"La gestion financière du CNGCH, depuis plus d'une décennie, est marquée
par une violation flagrante et continue des règles procédurales fixant le
régime financier des organismes fonctionnant sur la base de crédits publics. Ainsi sont systématiquement violés les principes suivants : la prévision et l'élaboration du budget, le vote et l'approbation du budget, l'exécution des opérations financières, la tenue de la comptabilité, la production des états de synthèse, le contrôle de l'exécution budgétaire, l'inexistence de plan stratégique cohérent avec la politique publique définie par la tutelle, l'inexistence de l'équilibre budgétaire, la reddition des comptes", a déclaré le porte-parole du Collectif, Dominique Abouriks.

En conférence de presse, ce vendredi 20 janvier, le Collectif déplore la mauvaise gestion du CNG des courses depuis une décennie. A en croire le Collectif, aucune Assemblée Générale d'informations ne s'est tenue. Mieux, elle n'a jamais été convoquée. Et aucun autre mécanisme de reddition des comptes n'est enclenché afin d'installer la vérité sur les comptes et la gestion financière du CNGCH!
"A qui donc le CNGCH rend-il compte ? Et sous quelle forme ?", s'interroge le Collectif.

Pour ce Collectif regroupant propriétaires de chevaux, entraîneurs, jokers autrement dit toute la filière des courses hippiques, les acteurs des courses hippiques souffrent le martyr. Selon eux, l'heure du changement a sonné, Cheikh Tidiane Niang, après 12 ans de règne doit partir et laisser la présidence du CNG des courses hippiques à quelqu'un d'autre.

"A ce jour, l'élevage du cheval de course se fait à grosse perte pour le propriétaire et selon le principe bien connu des vases communicants. Le niveau d'élevage des haras privés en termes d'amélioration génétique, du nombre de chevaux, et de l'importance des investissements est de loin en avance sur les offres proposées par le biais du CNGCH. Dans une journée ordinaire, le cheval vainqueur dans la catégorie la mieux dotée à Dahra, Louga ou toute autre localité distante de Dakar de plus de 200 km, ne rentre pas au haras avec plus de 800.000 FCFA malgré la mise du propriétaire (engagement), les frais de transport, l'avance pour le jockey
et son intéressement pour 15% et celui de l'entraineur 20%. Les quatre autres placés dans cette catégorie comme dans les autres peuvent percevoir des sommes qui ne dépassent pas 60.000 F.
Quel propriétaire peut prétendre avec de telles allocations équilibrer sa
balance ?", se demande le Collectif.

Mieux, les membres du Collectif exigent l'application par la LONASE de l'arrêt N° 0537 du 24 Juin 2010.
"Curieusement, la LONASE refuse, pour des raisons connues d'elle seule, de
se plier à l'exécution des dispositions de l'Arreté n°0537 du 24 juin 2010 en
prélevant 2% sur le solde concessionnaire", a laissé entendre le porte-parole du jour.

"C'est pourquoi, nous aurions fortement apprécié, nous acteurs de la filière, de voir les pouvoirs publics confier les destinées du CNGCH à un illustre acteur de la filière : le Professeur Sakhir Thiam. C'est le vœu de l'écrasante majorité de la filière", conclut-il.

A la question de savoir si le Collectif va boycotter la nouvelle saison des courses hippiques, ces acteurs n'ont pas voulu se prononcer au motif de ne pas dévoiler leur stratégie.

Affaire à suivre...