NETTALI.COM - 2 ans de prison ferme, c’est la peine requise contre Ndèye Khar Iyane Ba, ex-chargée de clientèle de la Banque Atlantique qui pompait les comptes dormants des clients pour s’enrichir. Son époux risque la même peine.

Ndèye Khar Iyane Ba ne fait pas partie de ces gens qui prennent les escaliers pour arriver au sommet. Elle est du lot des personnes qui veulent amasser des millions sur le dos d’autrui. Chargée de clientèle à la banque atlantique, elle a voulu se lancer dans le secteur de l’immobilier. Au lieu de faire un prêt bancaire ou de faire des économies pour concrétiser son projet, elle a choisi la voie de la facilité. Celle consistant à se remplir les poches sans effort. Elle a puisé dans des comptes dormants de clients à l'agence Banque Atlantique de Pikine entre avril 2021 et septembre 2021. Elle a ainsi réussi à dérober 59 millions de francs CFA avant de présenter sa démission pour, dit-elle, des raisons médicales.

Ses agissements ont été mis à nu après qu’un audit interne a été effectué à la suite des complaintes de certains clients. Lesquels avaient constaté des mouvements dans leurs comptes restés inactifs depuis des années.

Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, escroquerie, blanchiment et faux et usage de faux en écriture privée. Arrêtée et mise au feu roulant des questions des éléments enquêteurs, elle reconnaît les faits qui lui sont imputés. A l’en croire, elle envoyait à la direction de la banque un mail pour la levée du blocage sous prétexte que le titulaire voulait faire un virement. Ensuite, elle établissait un faux ordre de virement en imitant la signature du client avant de valider le virement en cause. Mieux, elle s'introduit frauduleusement dans le système avant de créer un compte fictif à l'aide de fausses données pour y reverser les fonds objet dudit virement.

Elle n’était pas seul dans ses manœuvres frauduleuses. Elle était de connivence avec son époux et son faux défunt gendre. Elle utilisait la carte d’identité du père de son époux décédé pour retirer les montants. Et c'est le prévenu Ibrahima Loum qui se faisait passer pour le défunt pour le retrait. Le vieux reconnaît avoir reçu près de 500.000 F Cfa. Il soutient qu'il souffre de cancer et voulait faire face à des frais médicaux.

Interrogé, El Hadji Malick Badiane, poursuivi pour complicité d'escroquerie et d'usurpation d'identité, a soutenu qu'il ignorait que son épouse effectuait des retraits frauduleux dans les comptes de tiers. Il a nié lui avoir remis la pièce de son défunt père. Il a même été confirmé par son épouse. Celle-ci a déclaré faire croire à son mari qu'un client établi à l'étranger lui avait prêté de l'argent pour son projet. Ainsi, elle a pris la pièce de son défunt gendre.

Elle a tout de même revu à la baisse le montant avancé par Pape Boucar Diouf, le responsable juridique de la banque. Elle déclare avoir détourné 33 millions en lieu et place des 59 millions annoncés par la banque.

Avocat de la partie civile, Me Baboucar Cissé estime que les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation. Il a laissé entendre que la dame a blanchi l’argent. Car, révèle l’avocat : « elle a construit une villa à Saly et a ouvert un salon ». Il a, sur ces entrefaites, réclamé le montant de 100.000.000 FCFA pour le compte de la banque.

Le parquet a requis deux ans ferme pour le couple et un an pour I. Loum.

La défense a plaidé la clémence pour la dame et la relaxe pour ses co-prévenus. Le tribunal correctionnel rend sa décision le 2 février prochain.