NETTALI.COM- Rencontrant ce mardi, les organisations de la société civile, au petit palais, le Premier ministre, Amadou Bâ, est revenu sur les contours du rapport de la Cour des comptes.

Les organisations de la société civile ont été reçues par le Premier ministre, Amadou Ba, quelques jours après leur rassemblement à la place de la Nation pour exiger la lumière sur la gestion des fonds force Covid19. Ce, après que la Cour des comptes a divulgué son rapport épinglant des ministres et des Dage.

Devant les membres de la société civile, le Premier ministre est revenu sur les 1000 milliards relatifs auxdits fonds. « Sur les 1000 milliards de FCFA du Fonds, les manquements relatés pour la Cour et pour lesquels une suite judiciaire est recommandée portent sur 6,600 milliards de CFA soit environ 0,7 % du montant total décaissé », a déclaré le Premier ministre.

Il ajoute : « ce montant apparemment modeste en valeur relative est extrêmement important puisqu’il s’agit de la gestion de ressources publiques et de surcroît en tant de crise sanitaire. De telles pratiques si elles sont avérées heurtent l’éthique et n’honorent pas notre administration ».

D’après le Chef du Gouvernement, l’audit est à la fois un enjeu de société et un mécanisme de gouvernance contribuant à la satisfaction d’un bien commun. Il s’agit, selon lui, d’un processus complexe qui entre en interaction avec de multiples processus destinés globalement à améliorer la gouvernance des organisations.

« En recourant à l’audit, le principal besoin qui est satisfait est la réduction de l’asymétrie d’information. La qualité de l’audit du Fonds de riposte et de solidarité réside alors dans la mesure de l’adéquation du service rendu aux attentes des citoyens voire à la bonne gouvernance de l’État dans une optique des parties prenantes », a-t-il expliqué.

Poursuivant son argumentaire, il ajoute : « S’il est vrai que l’audit est un mécanisme de gouvernance et de répression, il s’agit aussi d’un processus technique basé sur des normes qui font appel au jugement c’est-à-dire, une appréciation professionnelle sur le niveau de conformité ».

A en croire, le Premier ministre, le débat sur le rapport devra se faire dans le respect de l’esprit de l’audit, de la rigueur dans l’appréciation objective, des constats ainsi que de sa finalité. « Le rapport de la Cour des comptes sur la base d’une analyse détaillée a mis en relief beaucoup de points positifs. Comme, il a relevé des dysfonctionnements et des insuffisances dans des cas bien précis en pointant notamment le non-respect de certaines règles afférentes aux procédures de la dépense publique ».

Pour contribuer à l’amélioration du système de gouvernance en période normale comme en période de crise, les analyses de la Cour des comptes sont assorties de 85 recommandations dont certaines sont d’ordre stratégique et opérationnel. D’abord 18 recommandations visent l’amélioration du dispositif de pilotage et de contrôle. Elles vont toutes dans le sens de mieux encadrer certains régimes dérogatoires en matière de marchés publics, de mettre en place dans la gestion des crises de cadres d’orientation, de suivi et de contrôle plus opérationnels.

En plus, 55 recommandations visent l’amélioration du cadre de mobilisation des ressources ainsi que les modalités d’exécution des dépenses. Elles portent sur le respect des engagements dans le cadre des conventions de financement sur ressources extérieures, mais également sur les besoins d’amélioration du système de la commande publique en matière de preuve et de maniement d’argent. Pour les plus importants, on peut relever la justification des pièces de dépenses liées aux caisses d’avance dans les délais prescrits par la réglementation, la nécessité de faire jouer la concurrence dans les procédures de marchés afin de réduire notamment les risques de surfacturation, l’exigence d’enregistrement de contrats des marchés avant leur exécution, la proscription de maniement de ressources publiques par des personnes non habilitées.

Par ailleurs, le rapport a mis en exergue des faits constitutifs de fautes de gestion présumées et a formulé des recommandations pour l’ouverture d’une information judiciaire concernant les auteurs.