NETTALI.COM - La capitale sénégalaise, Dakar, profitant d'un cadre législatif favorable, est en passe de devenir "la plaque tournante de la musique africaine", estime le président de l'Association des métiers de la musique (AMS), Daniel Gomes.

A en croire Gomes, la capitale sénégalaise est devenue la destination artistique privilégiée par de nombreux musiciens étrangers.  Une situation de nature à redonner confiance aux promoteurs de spectacle, note-t-il, surtout après la pandémie de la Covid-19.

Parlant du cadre législatif ayant favorisé cette nouvelle donne, il a évoqué "la loi protectrice sur le droit d'auteur et les droits voisins votée en 2008", l'organisation du troisième Festival mondial des arts nègres en 2010 et la mise en place de la Société sénégalaise du droit d'auteur et des droits voisins (Sodav) en 2016. Sans compter que Dakar compte désormais, selon lui, de nombreuses infrastructures dédiées aux prestations artistiques et scéniques.

Le président de l'Association des métiers de la musique cite également la loi sur le statut de l'artiste et des professionnels de la culture, votée en 2020. De même, l'explosion des artistes sur les réseaux sociaux contribue à redonner confiance aux promoteurs de spectacles, selon Daniel Gomes.

Il signale que "les stars de la musique africaine ont pris d’assaut la capitale sénégalaise'', où il est prévu dans les prochains jours de nombreux spectacles et évènements culturels, entre concerts, spectacles divers et cérémonie de récompenses.

Dakar va par exemple abriter, le samedi 31 décembre, pour les fêtes de fin d'année, un concert du chanteur congolais Fally Ipupa. La capitale sénégalaise va aussi accueillir à partir du 12 janvier prochain la huitième édition des "All Africa Music Awards", la cérémonie annuelle des distinctions de la musique africaine dénommée "Afrima". Cet évènement se tient pour la première fois en Afrique francophone.

L'évènement parrainé par le chef de l'Etat, Macky Sall, par ailleurs président de l'Union africaine, va accueillir 1500 personnes parmi lesquels 300 artistes et leurs équipes, avec au programme des rencontres, concerts et remises de récompenses.

Dakar a déjà abrité dans un passé récent des concerts de stars musicales telles que le Malien Sidiki Diabaté et le Franco-Congolais Dadju. Ces deux artistes se sont produits, lors du réveillon de Noël, à l'esplanade du Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose.

Cet agenda culturel est riche d'un contenu local avec la soirée que le ''roi du mbalax'', Youssou Ndour, va animer le 1er janvier, jour du nouvel an, à l'esplanade du Musée des civilisations noires, dans le cadre de son "grand bal" annuel.

"Le petit bal des enfants", nouvelle formule, est aussi annoncé ce vendredi 30 décembre au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose par la productrice Ngoné Ndour.

Daniel Gomes se dit persuadé que la présence affirmée des artistes africains à Dakar "ne peut être que bénéfique pour l'économie de la culture". Cette situation "va favoriser une compétition saine entre artistes du contient, et cela va stimuler les artistes locaux [...]''.

"Il faut surtout mettre l'accent sur les infrastructures et la formation professionnelle pour espérer ainsi développer un véritable marché qui favorisera la circulation des artistes sur le continent", préconise Daniel Gomes.

Le journaliste et critique musical Lamine Ba estime que la nouvelle présence des stars de la musique africaine à Dakar va booster l'économie locale, mais ce sera aussi "une formidable opportunité pour voir des collaborations'' entre des musiciens sénégalais et ceux d'autres pays africains.

"Ces collaborations sont un moyen de toucher davantage une audience internationale jusque-là pas très ouverte à nos talents locaux", souligne M. Ba, journaliste à "Music In Africa", un site d'informations et d'échanges dédié à la musique africaine.

"Le mbalax est un son unique en Afrique", or "nous avons des ambassadeurs mondialement reconnus à l'instar de Youssou Ndour, Baaba Maal et Ismaël Lo", ajoute-t-il.