NETTALICOM - Dans son rapport définitif issu de la procédure écrite et contradictoire prévue par les dispositions de l’alinéa premier de l’article 64 de la loi organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 sur la Cour des comptes, il est souligné d’entrée que le Ministère de la Santé et de l’Action sociale n’a pas
répondu aux observations et projets de recommandation contenus dans le chapitre portant sur le pilotage stratégique de la Pandémie.

La Cour constate en effet que les délais de livraison de plusieurs marchés passés par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) et par le Ministère
du Développement communautaire de l’Equité sociale et territoriale (MDCEST) n’ont pas été respectés.

S’agissant du MSAS, sur un échantillon de 48 marchés des retards de plus de 100 jours ont été relevés. Au niveau de MDCEST, dirigé à l’époque par le beau-frère du président de la République, Mansour Faye, véritable maître d’oeuvre du fonds « Force covid » les achats de denrées ont accusé des retards de 130 voire 170 jours. Ce alors qu’il y avait urgence de famine pour des populations privées d’activités économiques pour cause de confinement !

Autre constat : dans certains cas, les vérificateurs ont constaté un renchérissement des coûts d’acquisition du fait de l’absence de mise en concurrence et d’une contractualisation avec un nombre très limité de fournisseurs. Sans doute des recommandés voire des fournisseurs-amis !

Une comparaison des prix de ces fournisseurs avec ceux de la PNA, pour les mêmes types d’équipements et la même quantité, fait ressortir un manque à gagner pour l’Etat estimé à 983 450 000 FCFA. Disons presque 1 milliard.

Il s’y ajoute qu’au MSAS, à titre d’exemple, la dérogation au Code des marchés publics de 2014, a entraîné une absence de mise en concurrence avec pour effet de faire bénéficier à des entreprises de parts de marché plus importantes, en concentrant des marchés sur un nombre restreint de fournisseurs.

A noter que la question de l'acquisition du riz avait été soulevée, et faisant grand bruit. Une distribution de riz qui avait d'ailleurs créé des rassemblements surtout dans un contexte de covid. Une gestion en tout cas bien trouble et opaque !