NETTALI.COM- Jugé à la barre de la chambre criminelle de Dakar, hier mercredi, Boubacar Sakho risque de passer le reste de sa vie derrière les barreaux. Il a tué  deux frères le même jour, à  Grand Yoff.
Il est reproché à  Boubacar  Sakho d’avoir tué les frères Abdourahmane Bâ et Nazirou Bâ, en septembre 2015, à Grand Yoff. Les faits se sont déroulés le 6 septembre 2015 à la cité millionnaire. Ce jour-là, Abdourahmane a été poignardé au cœur, au visage et au flanc. Il est allé retrouver sa mère dans sa chambre avant de dire : « maman, je vais mourir ». Le second était en train d'agoniser dans le salon, avant de rendre l'âme lui aussi. Touchée par ce qu’elle venait de voir, la maman est également décédée quelques jours plus tard.
Entendu, Boubacar  Sakho a dit au juge qu’il n’avait pas l’intention de tuer. « Ils m'ont agressé dans le bar et ont pris mon téléphone et mes pièces. C’est ainsi que je les ai poursuivi. On s’est battu avant qu’ils ne me poignardent à la tête et au bras. J'ai récupéré le couteau et je leur ai infligé des coups aveuglément », a-t-il dit pour se dédouaner. Il a fini par exprimer des regrets. «Je regrette ce qui s’est passé. Leur maman m’appelait affectueusement "mon fils chéri". Je voulais juste récupérer mes biens », indique-t-il avant de craquer.
Invité à faire son réquisitoire dans cette affaire, le maître des poursuites a soutenu que rien ne prouve l'agression ainsi que la détention de l'arme par les victimes. Donc, il n'y a ni excuse de provocation ni légitime défense, mais l'intention de donner la mort. «les certificats médicaux parlent de plaies au niveau des thorax. Si c'était pour riposter, il aurait visé les cuisses », a-t-il dit. Il a requise la réclusion criminelle à perpétuité.
La défense a demandé que le meurtre soit disqualifié en coups mortels. L’affaire a été mise en délibéré. Le verdict sera rendu le 16 novembre prochain.