NETTALI.COM - Le commissaire Djibril Camara, le directeur de la Police des étrangers et des titres de voyage (DPETV) a mis, le 20 octobre dernier, à la disposition de la Sureté urbaine deux ressortissants gambiens qui tentaient de se faire établir des passeports sénégalais.

Selon une note parvenue à notre rédaction, ces derniers étaient venus à la direction des passeports munis de leurs cartes d’identité sénégalaises aux noms d’I. Lo, âgé de 28 ans, et O. Dieng, né en 1998 avec leurs photos. Mais, poursuit la même source, les policiers avaient émis des doutes sur leur nationalité sénégalaise. C’est alors que, comme l’exige le protocole mis en place par le directeur, ils ont été soumis à une enquête. Ils ont alors admis leur citoyenneté gambienne. Ils déclarent se nommer respectivement I. Sonko (né en 1999 à Farana en Gambie) et d’O. Jarjue (né en 1998 à Birkama), contrairement aux données contenues sur les cartes d’identité nationale sénégalaises. Entendu sur les faits ayant motivé leur conduite au siège du service, M. Jarjue a déclaré qu’il est gambien et qu’il a été mis en rapport avec un certain Abdou, établi au Maroc, lequel lui avait procuré un extrait de naissance délivré par le centre d’état civil de la commune de Touba Mosquée, sur la base de la copie du jugement d’autorisation d’inscription de naissance du tribunal d’instance de Mbacké, moyennant la somme de 100 000 F CFA.

Mais, précise la note, ils ont trompé le juge qui leur a délivré une autorisation d’inscription de naissance.

A sa suite, son compatriote I. Sonko a confié devant les enquêteurs que cet I. Lo est un nom d’emprunt. Ses filiations ont été changées par le nommé Abdou lors de l’établissement du jugement d’autorisation d’inscription et subséquemment sur les autres actes, notamment l’extrait de naissance délivré par le centre d’état civil de Touba.

Dans le cadre de cette affaire, une perquisition a été faite chez eux. Ce qui a permis aux hommes du commissaire Bara Sangharé, le patron de la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar, de découvrir leurs véritables cartes d’identité gambiennes aux noms d’O. Jarjue et I. Sonko.

Au terme de leur période de garde à vue, ils ont été déférés au parquet pour faux et usage de faux portant sur des documents administratifs et usurpation d’identité. «En fait, le passeport sénégalais est très sollicité par les ressortissants de la sous-région, en raison du fait que le Sénégal a signé des accords avec certains pays pour faciliter l’accès de ses ressortissants dans ces États. Ainsi, certaines personnes en profitent pour faire du faux afin de disposer de ce document. Mais le directeur a mis en place un protocole qui a permis depuis lors d’arrêter plusieurs faussaires », explique-t-on.