NETTALI.COM - Prévu ce lundi 25 octobre 2022, le procès en appel de Aïda Mbacké, une dame qui avait brûlé vif son mari, a été renvoyé au 29 novembre 2022 pour plaidoiries. 

Condamnée le 17 novembre 2021 à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir brulé vif son époux, Aïda Mbacké a comparu ce lundi 25 octobre 2022 devant la Cour d'appel de Dakar. Toutefois, le procès a été renvoyé au 29 novembre prochain pour plaidoiries car l'un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly, est absent.

Aïda Mbacké, qui a tué son époux Khadim Ndiaye par jalousie, avait été attraite devant la chambre criminelle de Dakar pour assassinat. A l'issue du procès d'instance, le juge a disqualifié les faits en meurtre.

Le parquet avait requis 15 ans contre l'accusée qui, devant la barre, avait nié les faits d’assassinat qui lui étaient reprochés.  "C'était mon ami, mon confident. Il était plus qu'un mari pour moi. Certes on avait des problèmes comme tout couple, mais je ne pouvais pas supporter le fait qu'il ait pris une seconde épouse à mon insu", confessait-elle devant la barre, ajoutant à l’attention du tribunal que c'est une certaine Khadija qui lui avait rapporté la nouvelle.

"Ce qui s'est passé "

"Un jour, alors qu'il chargeait son téléphone, je l'ai pris au moment où il venait de recevoir un message. Et à ma grande surprise, j'ai vu des cœurs. Lorsque je l'ai interpellé sur ça, Khadim m'a dit qu'il s'agissait de sa collègue. Et que cette dernière le considère comme son fils. Cette explication ne m'a pas convaincu parce que sur le profil, je voyais une jeune fille. J’ai pris contact avec la fille et elle m'a dit beaucoup de choses sur moi. Elle m'a même dit que je n'étais pas dans le domicile conjugal. Comment a-t-elle pu savoir tout cela ? Comme j'étais stressée et enceinte, je suis tombée malade. On l'a appelé à plusieurs reprises, mais il n'est pas venu. J'étais tellement déçue parce qu'il ne m'a même pas demandé l'état de ma santé", explique-t-elle.

"Je n'ai plus personne dans ma vie"

Revenant sur les circonstances du décès de son mari, elle a raconté qu'ils étaient tous les deux dans la chambre et elle lui a clairement signifié qu'elle préférait se suicider que de le partager avec une autre. "Sous l'emprise de la jalousie, j'ai pris un liquide inflammable que j'ai versé sur nous deux. Ensuite, j'ai pris un briquet pour allumer le feu. Je préférais mourir avec lui que de le partager. J'étais dévastée parce que je ne pouvais pas imaginer partager mon mari avec une autre femme", avait-elle soutenu.

Elle dit regretter son geste car depuis le décès de son mari, elle n’arrive pas à dormir. Elle passe toutes ses nuits à prier pour le défunt. "Je n'ai plus personne dans ma vie. Mon père et mes frères m’ont abandonné", avait-elle déclaré, les larmes aux yeux.

Malgré tout, le juge l'a déclaré coupable de meurtre après avoir disqualifié les faits d'assassinat.

La défense, qui a interjeté appel, avait plaidé l’acquittement étant convaincue que la dame n’a pas eu l’intention de tuer son époux. Elle a juste agi sous le coup de la colère, par jalousie.