NETTALI.COM - Influent conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, M. Bannon a été condamné ce vendredi à quatre mois de prison pour son refus de coopérer avec l'enquête parlementaire sur l'assaut du Capitole. La peine, assortie d'une amende de 6 500 dollars, restera en suspens s'il fait appel, a expliqué le juge Carl Nichols à l'issue d'une audience dans un tribunal fédéral de Washington.

L’ex-conseiller de Donald Trump et figure de l’extrême droite américaine Steve Bannon a été condamné à quatre mois de prison ce vendredi 21 octobre pour son refus de coopérer avec l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole. Il avait été reconnu coupable d’entrave au travail du Congrès en juillet et était en attente de connaître sa peine.

Steve Bannon a immédiatement fait part de son intention de faire appel, ce qui suspend l’application de la sentence. Il a donc pu ressortir libre du tribunal.

Les procureurs avaient requis six mois de détention pour cet homme de 68 ans, figure du populisme de droite aux États-Unis, dont ils ont épinglé « la mauvaise foi » tout au long de la procédure.

Dans l’espoir de lui éviter la prison, ses avocats avaient demandé au magistrat de retenir une peine de liberté conditionnelle ou d’assignation à domicile, applicable uniquement si sa culpabilité est confirmée en appel. Ils n’ont donc pas obtenu gain de cause.

Considéré comme l’un des artisans de la victoire de Donald Trump

Féroce contempteur de l’establishment, Steve Bannon, qui a été banquier d’affaires ou encore directeur du site d’information de droite radicale Breitbart, est considéré comme l’un des artisans de la victoire de Donald Trump de 2016.

Devenu l’un des puissants conseillers du président, il avait été écarté de la Maison Blanche en août 2017 après des violences d’extrême droite à Charlottesville, en Virginie. Mais il était resté proche du milliardaire républicain et avait encore échangé avec lui le 5 janvier 2021, à la veille de l’attaque contre le siège du Congrès.

Pour connaître la nature de leurs discussions, la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur le rôle de Donald Trump dans ce coup de force avait assigné Steve Bannon à témoigner et à produire des documents.

Il avait refusé, invoquant le droit des présidents à garder certaines conversations secrètes, ce qui lui avait valu d’être inculpé d’« entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès ».

Steve Bannon est aussi poursuivi pour fraude dans un autre dossier

Lors de son procès en juillet, Steve Bannon n’a produit aucun témoin et n’a pas pris la parole. Les jurés l’ont déclaré coupable après moins de trois heures de délibérations.

Steve Bannon est par ailleurs poursuivi pour fraude par la justice new-yorkaise dans le cadre d’une enquête sur une levée de fonds pour construire un mur entre les États-Unis et le Mexique, l’une des principales promesses de campagne de Donald Trump.

Il avait déjà été mis en cause dans ce dossier par la justice fédérale, avant d’être gracié par Donald Trump dans les derniers jours de sa présidence.

L’ancien président fait lui-même l’objet de plusieurs enquêtes et la commission du 6 janvier a annoncé qu’elle allait l’assigner à comparaître.

Ses membres, sept démocrates et deux républicains, doivent publier un rapport sur leurs travaux d’ici la fin de l’année, dans lequel ils pourraient préconiser d’inculper l’ancien président. La décision reviendra in fine au ministre de la Justice Merrick Garland, un homme prudent qui n’exclut rien.