NETTALI.COM- 34 079 cas. C’est le nombre d’avortement constatés au Sénégal en 2020 malgré le fait que cet acte constitue un délit. Face à cette situation, le Comité de plaidoyer pour l’autorisation de l’avortement au Sénégal (CP2AS) poursuit sa feuille de route et espère aboutir à une légalisation.

Selon des données de la Direction de l’administration pénitentiaire, en 2021, 25 % des femmes détenues l’ont été pour avortement et 21 % pour infanticide. Du côté de la Direction de la Santé de la mère et de l’enfant du ministère de la Santé et de l’Action sociale, on fait état de 34 079 cas d’avortement constatés en 2020 au Sénégal.  Selon, Awa Tounkara, membre du Comité de plaidoyer pour l’autorisation de l’avortement au Sénégal (CP2AS) qui faisait une communication lors d’une cession de formation sur « Les droits de la santé sexuelle et reproductive, clarification des valeurs et transformation des attitudes pour les journalistes au Sénégal », le continent africain est l’un des plus répressifs en termes de législation, ce qui explique que plus de 99 % des avortements y sont pratiqués de façon illégale. Toutes les neuf minutes, selon elle, une femme meurt au monde à cause d’un avortement clandestin.

La secrétaire exécutive de l’AJS de souligner que le tiers des avortements pratiqués au Sénégal, sur les 34 079, le sont par des personnes non qualifiées. Mais que le niveau de risque (complications, décès) varie selon le lieu de résidence, les revenus.

Selon toujours Mme Tounkara citée par EnQuête, la mortalité maternelle reste élevée, avec 8 % des décès maternels liés aux avortements qui représentent 50% des motifs d’admission en urgence dans les maternités de référence et sont placés au 5e rang des causes de décès maternels.

Le Comité de plaidoyer pour l’autorisation de l’avortement au Sénégal a été mis sur pied, il y a quelques années, à cause de ces chiffres alarmants de mortalité et morbidité maternelles liés aux avortements à risque, de la législation nationale défavorable à l’accès à l'avortement médicalisé aux femmes et aux jeunes filles en cas de viol, d’inceste ou d’atteinte à la santé ou à la vie de la mère ou du fœtus, de la nécessité de faire un plaidoyer en vue du changement de cette loi sur la santé de la reproduction, de mettre fin à l’avortement clandestin, à l’abandon de nouveau-nés, à l’infanticide, au calvaire des femmes et des jeunes filles portant une grossesse non désirée.