NETTALI.COM - C’est la guerre des tranchées qui est relancée au niveau de la majorité présidentielle. Selon EnQuête, le spectre d’un retour aux affaires des  « bannis » écartés des affaires, lors du dernier remaniement, semble incommoder certaines pontes du régime qui ne cachent pas leur aversion pour ce scénario.

C’est un secret de polichinelle qu'Amadou Bâ, ancien argentier de l’État, deuxième inscrit sur la liste nationale, est dans le collimateur des faucons de la république. De même qu’Aminata Touré qui a dirigé la liste et la campagne électorale de Benno Bokk Yaakaar, victorieuse avec 82 députés sur les 165 sièges mis en compétition lors des élections législatives. Des médias de la place ont d’ailleurs eu à s’épancher sur le sujet, les semaines passées, avec des commentaires remettant en cause, tantôt le rôle déterminant joué par Mimi Touré dans la victoire « mitigée » lors des Législatives de Benno ; tantôt un Amadou Ba qui aurait fait semblant de s’impliquer, sans toutefois avoir vraiment combattu en faveur de la victoire de la coalition présidentielle.

Même méfiance envers Aly Ngouille Ndiaye qui, même après avoir remporté les Législatives dans sa zone à Linguère, est surveillé comme du lait sur le feu. Mais des sources proches de ce dernier avancent qu’il reste « serein », car "habitué aux traversées de désert". Ingénieur en génie civil, diplômé de l’École polytechnique de Thiès (promotion 1983-1988), Aly Ngouille Ndiaye a complété sa formation à l’Institut de technologie de l’Illinois à Chicago (USA) où il a obtenu un diplôme de MBA avec une double spécialisation en finance et en recherche opérationnelle. De nature calme, il reste redoutable en politique. Ses amis lui reconnaissent une grande endurance et une capacité à gérer les périodes de vaches maigres. Mais il reste à portée des tirs “apéristes’’.

Comme l’arbre qui cache la forêt, l’autre personnalité qui pourrait être la cible d’attaques, est Mouhamadou Makhtar Cissé, Inspecteur général d’État. Il est lui aussi dans le viseur de certains « faucons » qui ne veulent pas de son retour aux affaires. Ce dernier avait été écarté du gouvernement, à la suite du remaniement ministériel intervenu le 1er novembre 2020. Depuis, Mouhamadou Makhtar Cissé, - dont le passage à la tête de la Société nationale d’électricité (Senelec) avait été fort remarqué pour avoir redressé la société en faisant des coupures, un vieux souvenir -, avait rejoint son bureau de l’Inspection générale d’État niché à la présidence de la République. Mais à la faveur des dernières élections législatives et du remaniement annoncé, les manœuvres contre sa personne reviennent de plus belle. Des affaires à suivre.