NETTALI.COM- L’État du Sénégal a publié, à travers le ministère de l'Intérieur, un arrêté fixant le classement national des plages au Sénégal. Dans le texte, Félix Antoine Diome émet des interdictions de baignades dans plusieurs plages de Dakar et dans les régions, dans le but de lutter contre le fléau des noyades qui sévit pendant les vacances scolaires.

Les grandes vacances, synonymes de détente et de joie, sont souvent marquées par la déferlante vague de noyades qui écume nos plages. Si les municipalités ont fait des efforts, en recrutant des maîtres-nageurs (102 sauveteurs pour les 26 plages de Dakar), le dispositif de surveillance de nos rivages paraît insuffisant, au regard du nombre de noyades qu’enregistre notre pays. En effet, pendant les vacances scolaires, les plages bondées à travers le pays enregistrent, chaque année, des dizaines de noyades dues à la dangerosité des lieux de baignade. Sur 347 décès par noyade au Sénégal en 2021, neuf ont été enregistrés dans la ville de Dakar. Les enfants paient un lourd tribut dans cette série macabre. Bien que l'accès à la baignade sur les plages soit réglementé, les populations ne respectent pas toujours les interdits. Pour inverser cette situation, l’État a pris un certain nombre de dispositions pour mettre fin à cette série noire dans les plages. Ainsi, dans un arrêté dont “EnQuête’’ détient une copie, le ministre de l’Intérieur Félix Antoine Diome a fixé le classement des plages au Sénégal.

Dans le texte, le premier flic du pays a émis des interdictions de baignade pour les plages de Soumbédioune, Thiawlène, Parcelles-Assainies U19 et U15, Guédiawaye, Malika Rufisque, Cap des biches et Mbao. Toutes les plages existantes dans la région de Kaolack, ainsi que les plages de l’axe Lompoul – Potou, dans la région de Louga, sont aussi interdites de baignade.

Les plages 1er Bayal, 2e Bayal, Quai Henri à Saint-Louis et les plages de Thiès, notamment plage de Mboro, Pointe de Sarène, Nianning, Popenguine sont aussi interdites à la baignade.

Les dispositions réglementaires de l’interdiction de baignade

Toutefois, les plages de l'île de Gorée, Kussum, Terrou Bi, Piscine Mermoz (Dakar), Ndangane, Palmarin Ngeth, Indiana, Morel (Fatick), Koundam (Kaolack), Hydrobase, Pointe Nord, Corniche Sor, Khor Usine (Saint-Louis), Coco Beach, Blue Africa (Thiès) sont autorisées à la baignade.

Toujours selon le document, dans son article 4, il est rapporté qu'au niveau des plages autorisées, la baignade est interdite entre 19 h et 9 h. Les contrevenants à cette mesure d'interdiction s’exposent à des sanctions prévues par les lois et règlements, peut-on lire dans le texte. En outre, « les gouverneurs de région, les maires concernés, le haut commandant de la gendarmerie et directeur de la Justice militaire, le commandant de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers et le directeur de la Protection civile sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté qui sera enregistré et publié partout où besoin sera », conclut-il dans le texte.

Le renforcement du dispositif de surveillance (sauveteurs et sapeurs-pompiers).

Selon Ibrahima Fall, Président de l’Association des maîtres-nageurs et sauveteurs, cette mesure va dans le bon sens, dans la mesure où elle va permettre au dispositif de surveillance de mieux se concentrer sur les plages autorisées. « Il faut que les autorités renforcent le dispositif de surveillance dans les plages autorisées, afin de mettre fin à ce fléau des noyades. Ainsi, la présence des maîtres-nageurs et sauveteurs en compagnie des sapeurs-pompiers va forcément atténuer le fléau des noyades. Dans les plages non autorisées, les policiers et les gendarmes vont respecter cette interdiction du ministre », soutient-il.

D'après le patron des maîtres-nageurs sénégalais, le dispositif de surveillance des plages à Dakar doit être étendu à l'échelle nationale, pour lutter contre les noyades. « L’installation d’un système de surveillance dans les plages de BCEAO a permis de mettre fin aux noyades. Nous disposons d’uniformes, de sifflets, de postes de secours pour mieux lutter contre les noyades. Il faut élargir ce programme dans la banlieue et dans les régions, afin de sécuriser entièrement nos rivages », préconise-t-il