NETTALI.COM -  Irrecevabilité, forclusion, respect de la parité, substitution de candidats, le débat fait rage. Tout le monde y va de son commentaire. Mais, ce qui est sûr, c’est que, s’il est avéré que la coalition YAW n’a pas respecté la parité dans ses investitures sur la liste majoritaire du département de Dakar, il lui sera impossible de se rattraper, en corrigeant les erreurs.

Accusée de ne pas avoir respecté la parité dans ses investitures sur la liste majoritaire du département de Dakar, la Coalition YAW rue dans les brancards et parle de “trafic’’ de ses listes par les services du ministère de l’Intérieur. A en croire le maire de Dakar, la DGE aurait opéré des tripatouillages sur ses listes pour arriver à cette fin.

Il déclare : “La liste YAW a un mandataire qui s’appelle M. Déthié Fall. M. Déthié Fall confirme, persiste et signe qu’il n’a jamais déposé la liste communiquée à l’opinion et qui est en train de circuler. La liste que nous avons déposée respecte la parité et les prescriptions de la loi. Tous ceux qui ont été investis jouissent de leurs droits civiques…’’ Mais, pour éviter toute équivoque, souligne-t-il, “nous avons exploité l’article L179 du Code électoral qui prévoit ceci : “A la fin de toutes les opérations de contrôle et de régularisation éventuelles sur les listes de parrainage entreprises à la suite du dépôt matériel, soit 76 jours avant celui du scrutin, la Commission de réception procède, dans les 5 jours qui suivent, à l’analyse des dossiers pour les besoins de la recevabilité juridique’’.

Selon la livraison de ce jeudi 12 mai de Enquête, il faut tout d’abord constater une certaine confusion de la part du représentant de Yewwi Askan Wi. Comme il le souligne lui-même, la loi prévoit certes la possibilité de régulariser. Mais, c’est dans des cas limités qu’il a lui-même relevés en citant l’article L179. Il s’agit des candidats inéligibles et des pièces périmées ou comportant des erreurs matérielles. Or, dans le cas d’espèce, il ne s’agit d’aucun de ces cas. Car, si on parle de non-respect de la loi sur la parité, la bonne référence, c’est surtout l’article L 178.

Parmi les causes d’irrecevabilité prévues par ledit texte, il y a la liste incomplète, celle qui ne comporte pas les indications obligatoires prévues aux articles L149 et L173. Parmi ces indications en question, il y a l’obligation de parrainages, la quittance délivrée par la CDC, le respect de la parité absolu homme-femmes. Et c’est justement le grief qui est supposé être fait à la liste YAW. En dehors de cette cause, il l’absence des pièces prévues à l’article L174 (bordereau de dépôt ; quittance ; déclaration d’investiture ; déclaration de candidature ; déclaration individuelle, obligatoirement signée par le candidat, par laquelle il certifie qu’il pose sa candidature, qu’il n’est candidat que sur cette liste et qu’il ne se trouve dans aucun des cas prévus par la loi…

Enquête indique, qui plus est, que selon la loi électorale, 60 jours au plus tard avant le scrutin, le ministre de l’Intérieur arrête et publie les déclarations reçues ; une copie de l’arrêté de publication doit être délivrée à chaque mandataire de liste de candidats. En cas de contestation, les mandataires des listes peuvent, dans les 24 heures qui suivent, se pourvoir devant le Conseil constitutionnel qui statue dans les trois jours qui suivent celui de l’enregistrement de la requête.