NETTALI.COM - Le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Ahmadou Bamba Kassé, a dénoncé, mercredi, à Dakar, ‘’la mauvaise gestion’’ de certaines entreprises de presse sénégalaises.
‘’J’exprime tout mon soutien aux différents organes de presse, pour la mauvaise gestion’’ dont ils sont l’objet, ‘’particulièrement au groupe Excaf, qui mène un combat de souveraineté nationale’’, a dit Kassé lors d’une conférence de presse du bureau exécutif national du Synpics.
‘’Nous ne pouvons pas rester indifférents’’ à la gestion faite de certaines entreprises de presse, a-t-il dit en parlant, outre Excaf Telecom (privée), de l’Agence de presse sénégalaise (APS), de la RTS et du quotidien Le Soleil.
Le secrétaire général du Synpics a fustigé la ‘’violation des droits et libertés syndicaux’’ dans le secteur des médias au Sénégal.
‘’Le marché de la publicité est en train d’être grignoté’’, a-t-il ajouté, dans les colonnes de l'Agence de presse sénégalaise.
‘’Les chaînes de télévision privées du Sénégal souffrent aujourd’hui de la toute-puissance des médias publics’’ en matière d’offre publicitaire, a déploré Ahmadou Bamba Kassé.
A l’APS, deux employés sont l’objet d’une mesure de suspension de contrat depuis début 2020. Deux employées de l’entreprise ont été licenciées en janvier de la même année.
Des délégués des sections Synpics de la RTS, du journal Le Soleil, de l’APS et du groupe Excaf Telecom, prenant part à la conférence de presse, ont égrené des revendications et dénoncé des licenciements. Au Soleil, par exemple, depuis plusieurs jours, les employés protestent contre le licenciement de deux collègues.
Cheikh Diop, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement, a exprimé la volonté de soutenir les luttes syndicales menées dans le secteur des médias.
‘’C’est dans le privé que nous constations habituellement de telles violations, qui ont littéralement changer de camp. Dans le secteur des médias, ces violations [surviennent] dans les établissements publics’’, a souligné M. Diop lors de la conférence de presse du Synpics.
‘’Il faudra penser à s’attaquer à tout ce qui est violation dans tous les secteurs’’ d’activité, a-t-il soutenu, rappelant avoir été médiateur dans des différends survenus à l’APS, à la RTS et au Soleil.

‘’Fragilité économique’’

Le groupe audiovisuel Excaf Telecom est confronté à des difficultés liées, selon un mémorandum de ses employés, à la ‘’commercialisation de ses décodeurs’’ et aux ‘’retards’’ du ‘’basculement de l’analogie vers le numérique’’, au Sénégal.

Il emploie plus de 500 personnes, auxquelles s’ajoutent environ 2.000 jeunes Sénégalais qui occupent des emplois indirects liés à l’activité du groupe, selon le mémorandum. Leur activité économique est menacée, affirment les employés du groupe privé.
Fondé en 1972 par l’homme d’affaires Ibrahima Ben Bass Diagne, décédé en 2013, Excaf Telecom est l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire en cours, a révélé le journal privé Le Quotidien.
Le tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar a désigné un syndic chargé de mener la procédure, selon le site Internet du journal.
Mais ‘’Excaf ne sera jamais liquidé’’, a dit au journal un salarié du groupe et militant du Synpics, laissant entendre que cette assurance émane de sa hiérarchie.
Un marché public a été attribué au groupe médiatique par l’Etat du Sénégal, il y a quelques années, en vue du passage de la diffusion analogique à la télévision numérique terrestre.
Mais ‘’n’ayant pas tenu ses engagements’’, le groupe Excaf Telecom a été écarté de cette initiative au profit de la TDS-SA, la Société anonyme de télédiffusion du Sénégal, ce qui aurait engendré la ‘’fragilité économique’’ de l’entreprise, selon Le Quotidien.
La RDV (radio), la DTV (chaîne de télévision) et Radio Dunya appartiennent à ce groupe audiovisuel.